1,4 million de Français possèdent un manuscrit et 1/3 rêve d’écrire un roman. Si vous êtes sur mon blog, c’est que vous faites partie d’une de ces 2 catégories et je suis ravi pour vous. Car c’est une sacrée aventure.
Mais savez-vous pas par où commencer ? Vous avez une idée, peut-être des personnages ou même une intrigue. Ce n’est pas suffisant pour faire un livre. Rassurez-vous, avec une méthode claire et bien structurée, ce projet devient tout à fait réalisable. J’ai pour habitude d’affirmer que tout le monde peut écrire. Il faut simplement du travail et de l’abnégation.
Inutile de vous faire attendre plus longtemps ! 😁
Étape 1 : créer des personnages forts et mémorables
Développer des personnages principaux
Alors, oui ! J’entends presque la petite voix dans votre tête : « mais écrire un roman commence toujours par une idée ». Et bien non ! Pas forcément. Je préfère suivre l’aventure simple de personnages extraordinaires que l’histoire incroyable de personnages sans intérêt. Je pense que les bons protagonistes (et antagonistes) font les bons romans. Je suis un grand lecteur de fantasy et, soyons honnêtes, la plupart sont inspirés de la mythologie scandinave et de l’histoire européenne.
Donc, créer des personnages captivants est essentiel pour écrire un roman. Et comment fait-on ? Il faut leur créer un arc narratif bien réfléchi. L’arc, c’est l’évolution de votre héros (par exemple) entre le début et la fin de l’aventure. Il doit subir une transformation engendrée par les épreuves qu’il va traverser pendant le récit. Voyez cela comme une mue. Tout le monde change au fil du temps. Vos personnages, par l’aventure qu’ils vont vivre, changent juste plus rapidement. Je vais vous faire un aveu : dans ma vie d’adulte, j’ai eu des problèmes d’alcool et je m’en suis sorti. Et je peux vous assurer que j’ai subi un arc assez conséquent. Vous-mêmes avez certainement vos propres arcs. 😉
Pour définir et développer cette évolution de vos personnages, posez-vous certaines questions. Qui sont-ils ? Quels sont leurs objectifs ? Quels sont leurs conflits internes ? Vous devez réellement prendre le temps de cette réflexion. Et par-dessus-tout, quelles sont leurs peurs ? Car elles guident trop souvent nos actions et influencent grandement nos décisions. N’hésitez pas, une fois de plus, à vous inspirer de vos propres peurs. Vos personnages n’e seront que plus authentiques.
Pour vous aider, je vous propose cette fiche personnage en pdf modifiable. Ça vous aidera à prendre un bon départ.
Donner de la profondeur aux personnages secondaires
Une erreur courante est de son concentrer uniquement sur vos protagonistes et d’oublier les personnages secondaires. Je ne parle pas des figurants, mais bien de ces acolytes qui interviennent et influencent l’histoire à leur manière. Ils enrichissent clairement l’univers du roman. Pour certains, ils n’interviendront que sur 2 ou trois chapitres alors que d’autres seront présents avec parcimonie tout au long du récit.
Écrire un roman, c’est donc aussi penser à ces personnages relégués en second plan. L’arc n’est pas forcément nécessaire, mais vous devez leur fournir un but et fonction bien précise. Ils peuvent être un faire-valoir, un mentor de passage, un ennemi provisoire ou un allié providentiel. Pensez à définir son lien avec vos protagonistes ou votre « grand méchant ».
Étape 2 : trouver une idée pour écrire un roman
Personnellement, je place cette étape en deuxième, mais beaucoup d’auteurs la traitent en premier. À vous de voir.
Brainstormer des idées
Au coeur de chaque roman, il y a une idée, même simple. N’allez pas chercher l’originalité pour vous démarquer à tout prix. Tolkien a écrit une des plus grandes fresques épiques de l’heroic fantasy. Et il s’est sans nul doute inspiré de l’anneau du Nibelung et de l’Edda poétique. Il a même emprunté des noms pour ses fameux nains.
Pour trouver votre idée, je vous invite à vous inspirer de vos passions et de vos expériences. D’une part, cela boostera votre motivation. Et votre récit n’en sera que plus authentique, car vous écrirez avec votre coeur.
Écrire un roman demande donc un brainstorming. Et il existe quelques techniques pour y parvenir.
- La carte mentale : très utile pour organiser vos idées et les lier entre elles.
- liste d’idées : personnellement, c’est ce que je préfère. je liste toutes mes idées sur un carnet et je les relie entre elles.
- Les médias : regardez des films et séries, lisez des livres. Ok, ça tout le monde le fait. Mais prenez-vous des notes ?
Tester la solidité de l’idée
Vous tenez votre idée ou pensez la tenir. Comment vous assurer que vous en faites pas fausse route ? Votre idée peut-elle soutenir un récit de 300 pages ?
Vous allez devoir vous poser des questions cruciales :
- Votre idée n’est-elle pas plagiée à votre insu ? Soyez honnêtes dans votre analyse en pensant à vos romans favoris.
- Est-elle liée à une problématique contemporaine ? C’est toujours intéressant d’intégrer un sujet d’actualité (adapté évidemment !)
- Existe-t-il une résonance universelle ? Les auteurs ne devraient pas pour une élite qui seule comprendra votre langage. Il faut un thème qui parle au maximum de lecteurs.
- Le conflit central mérite-t-il qu’on s’y intéresse ? Nous pensons tous nos problèmes plus importants que ceux des autres. Pensez donc au point de vue de personnes différentes sur votre idée.
Je vous conseille ensuite de noter les idées connexes avec votre intrigue. Quels personnages y sont liés ? Quels conflits sont connectés ? Quels autres thèmes abordez-vous ? Il ne faudrait vouloir faire passer trop de messages au risque de minimiser leur importance. Écrire un roman ne signifie pas dire tout ce que vous avez sur le coeur.
Étape 3 : structurer l’intrigue de votre roman
Choisir une structure narrative
Maintenant que vous avez vos personnages et votre intrigue, vous allez décider d’une structure à suivre. Écrire un roman demande un minimum d’organisation. Et oui ! Désolé de briser le mythe, mais il est rare d’être touché par la grâce et d’avoir les muses à son oreille.
Le voyage du héros
Le « Voyage du Héros » est une structure universelle théorisée par Joseph Campbell. Il décrit une série d’étapes communes aux mythes et récits à travers les cultures. Ce modèle est particulièrement centré sur l’évolution personnelle et spirituelle du protagoniste.
Tout commence par une situation initiale où vous plantez le décor et votre protagoniste et ses objectifs. L’élément déclencheur survient. C’est le fameux appel de l’aventure. Le mentor et les alliés interviennent et le font entrer dans un univers qu’il ne connaissait pas. Pensez à Walter Mitty qui quitte le confort de son sous-sol pour découvrir le monde. Le héros subit toute une série d’épreuves qui vont le faire évoluer (son arc). Puis il rentre avec l’élixir, une véritable transformation qui change radicalement sa vision du monde.
Ce schéma narratif est redoutable d’efficacité et je vous invite à le suivre.
La structure linéaire
Cette structure pour écrire un roman brise un peu la chronologie traditionnelle. Vous allez jouer avec l’ordre des choses pour créer une intrigue plus complexe. Vous utiliserez les flashbacks et multiplierez les points de vue pour offrir plusieurs visions aux lecteurs. Chaque personnage peut raconter sa version des événements, ou les récits peuvent se dérouler dans des époques différentes qui finissent par converger.
Cloud Atlas ou Memento sont des parfaits exemples de structure linéaire.
Quel que soit votre choix, avoir un squelette solide permet d’éviter de se perdre dans l’intrigue.
Développer un plan détaillé
Je suis un adepte du plan détaillé ou chapitrage. C’est selon moi le meilleur moyen d’achever l’écriture d’un roman.
Plutôt que de vous décrire rapidement cette technique, je vous invite à lire plus tard mon article sur le plan du roman.
- Importance du synopsis ou plan chapitre par chapitre. Cela offre une boussole pour l’écriture.
- Conseils pour organiser les scènes clés : exposition, montée de la tension, climax, résolution.
Étape 4 : créer des décors immersifs et réalistes
Construire un univers captivant pour écrire un roman
Lorsqu’on pense aux décors, on peut se dire qu’ils sont réservés aux romans de SFFF. Monumentale erreur ! Tout roman se doit d’apporter de l’évasion aux lecteurs avec un univers immersif.
Pour ce faire, vous pouvez utiliser les 5 sens dans vos descriptions. Imaginez ce que vous procurent certains édifices qui vous ont marqués. Que disent vos yeux ? Y a-t-il une odeur particulière ? Une résonance ? Que ressentent vos doigts en touchant ces décors ? Toutes ces questions vous permettront de rédiger des descriptions incroyables. Écrire un roman, c’est se plonger corps et âme dans votre récit. Soyez donc précis !
Intégrer le décor à l’intrigue et aux personnages
Votre monde, réaliste ou fictif, ne doit pas se contenter d’être un simple décor. Il doit être à l’image de vos personnages et influencer leurs décisions. Un lieu peut exacerber une tension ou révéler un aspect d’un protagoniste. Un climat rude peut pousser un personnage à bout. Une ville corrompue peut nuancer le thème du roman.
Dans Le seigneur des anneaux, la terre du milieu a des décors très marqués avec la Comté, Fondcombe ou le Mordor.
Étape 5 : rédiger la première ébauche
Si vous débutez, écrire un roman vous fera peut-être douter de vos capacités de rédaction. Si vous voulez tout savoir, j’étais un très mauvais élève en français et cela ne m’a pas empêché de publier 15 ouvrages chez 2 éditeurs. Vous apprendrez et vous améliorerez.
L’idée est donc d’écrire sans chercher à être parfait. Si vous rédigez votre premier chapitre et le corrigez dix fois, vous perdrez votre motivation et vous détacherez de votre récit. La passion doit vous guider, en plus de votre plan, bien sûr. Ne vous censurez pas et laissez-vous porter par votre élan.
Pour cela, je vous invite à écrire quotidiennement en créant une routine. Divisez votre travail en petits objectifs réalisables. Fixez-vous 500 ou 1000 mots au départ et très rapidement vous écrirez 5000 mots ou un chapitre entier d’une seule traite. Rappelez-vous, écrire un roman est un marathon et non un sprint.
Revenez sur votre plan et relisez vos fiches personnages sans cesse pour vous assurer que vous ne vous égarez pas en route.
Cette ébauche sera à polir. Un diamant ne s’obtient pas à la première découpe. 😁
Étape 6 : réviser et améliorer votre manuscrit
Identifier les faiblesses et les incohérences
Votre roman aura forcément des points à corriger. Ou alors, vous êtes un vrai génie !
Lorsque vous aurez achevé le premier jet, vous devrez prendre du recul. Laissez reposer le texte pendant plusieurs semaines. Lisez un livre du même genre et revenez ensuite vers votre manuscrit. Si vous le pouvez, je vous conseille de l’imprimer. La lecture sur ordinateur et sur papier est clairement différente. Personnellement, j’ai investi dans une relieuse pour une trentaine d’euros. Ensuite, c’est muni d’un fluo et d’un stylo que je noircis mon roman.
Je repère les incohérences éventuelles dans l’intrigue, les personnages ou les décors. Les dialogues sont-ils cohérents ? L’édifice décrit apporte-t-il quelque chose à la scène ? Interrogez-vous sans cesse sur la justesse de vos mots. Écrire un roman, c’est être juste dans chaque phrase.
Polir le style et le rythme
Il m’arrive de rédiger des scènes totalement ratées. Pas bâclées ! simplement Ratées. J’y mets tout mon cœur et toute ma force, mais le dosage est mauvais. Je me laisse portée par l’excitation et en oublie le style. En fait, je suis contraint de réécrire chaque scène importante, car je m’enflamme plus que de raison. Je souligne alors les points clés et les éléments indispensables et je recommence.
Et cette fois-ci, je fais attention à varier la tournure des phrases, à supprimer les répétitions et éviter les clichés. Je ralentis les passages qui doivent l’être et j’accélère certaines scènes pour rythmer le récit. C’est ainsi qu’on doit écrire un roman pour maintenir l’intérêt du lecteur.
Étape 7 : choisir entre auto-édition et publication traditionnelle
Écrire un roman demande un investissement remarquable. Et il y a de fortes chances que vous ayez envie d’être lu(e). Ou même d’être publié(e). C’est là que 3 choix se posent à vous : l’édition traditionnelle; l’édition à compte d’auteur ou l’auto-édition.
L’édition traditionnelle
Publier un roman chez un éditeur traditionnel implique la signature d’un contrat entre les deux parties. Très souvent, j’entends ou je lis que vous abandonnez vos droits sur votre création. C’est faux ! Vous donnez seulement les droits à la maison d’édition pour qu’elle publie et diffuse votre oeuvre. Vos écrits demeurent votre propriété intellectuelle et vous pourrez mettre fin au contrat sous certaines conditions. En échange de cette cession, vous toucherez des droits d’auteurs (entre 8 et 10% du prix HT généralement).
Le principal avantage est que vous n’aurez rien à payer. Pas un centime ! Si l’éditeur vous demande de l’argent, c’est du compte d’auteur et non du compte d’éditeur. Il doit se charger de la correction, de la mise en page, de la couverture, de la vente…tout pour amener votre roman dans les vitrines des librairies.
Pensez à bien relire et corriger vous-même (ou avec des bêta lecteurs) votre roman avant de le soumettre. Un roman truffé de fautes sera presque systématiquement refusé.
La lettre de soumission
On me pose assez souvent la question de la fameuse lettre de soumission à l’éditeur. je fais faire simple, car il y a deux choses à savoir :
- Certaines maisons d’édition fournissent des indications sur leur site web sur ce qu’ils attendent d’un manuscrit
- Pour les autres, n’essayez pas d’être original : un synopsis, une biographie rapide et le manuscrit. Le tout bien paginé. Les comités de lecture ne jugent pas le graphisme, mais le contenu de votre roman.
L’édition à compte d’auteur
Bon ! Autant être clair tout de suite : je n’aime pas trop les éditeurs à compte d’auteur.
Pourquoi compte d’auteur ? Parce qu’ils vont vous demander de l’argent pour publier votre livre. C’est pour cette raison que le délai de réponse est si court (3 semaines en moyenne contre 6 à 12 mois pour les éditeurs traditionnels). Il s’agit plus de prestataires de services qui vont gérer pour vous la couverture, la relecture, la mise en ligne et la diffusion éventuelle en librairie (sur demande du libraire la plupart du temps, donc jamais…).
L’auto-édtion
J’ai commencé par l’auto-édition et je continue encore même si j’ai 2 éditeurs. J’adore ce système que je décris assez largement dans mon guide « Écrire un roman« .
Avec cette stratégie, vous serez maitre de chaque étape et aurez donc tout à gérer. Demande ISBN, dépôl légal, mise en page (pour livre broché et ebook), publication…
L’avantage est que vous toucherez le maximum de redevance.
Je ne peux que vous encourager à écrire un roman. C’est une aventure palpitante et je peux vous assurer qu’écrire le mot « FIN » lors de votre dernier chapitre est très grisant. Si vous vous lancez, je vous invite à lire pour dossier 42 techniques efficaces pour écrire un livre. Cela vous permettra de bien débuter.