Écrire un roman est peut-être ce que je connais de plus grisant au monde. Du moins, c’est une véritable passion que je ne pourrai jamais délaissé. Mais ce n’est qu’une première étape. Une fois le dernier mot posé, le fameux mot « FIN », un défi de taille vous attend : la relecture du roman. Comment s’assurer que votre histoire tient en haleine, que vos personnages sont crédibles et que votre style est fluide ? La première version d’un roman est souvent imparfaite, et c’est tout à fait normal. Dans son ouvrage « Écritures », Stephen King explique faire 2 grandes relectures de chacun de ses livres. Ça devrait vous convaincre.
Relire son propre manuscrit est un exercice délicat. En tant qu’auteur, vous connaissez votre histoire par cœur, ce qui peut vous empêcher de repérer certaines incohérences ou erreurs. De plus, il est parfois difficile d’être objectif face à son propre travail. C’est l’ego qui parle. Pourtant, une relecture du roman bien menée vous permettra de détecter les faiblesses de votre récit, d’améliorer son rythme et de corriger les fautes qui pourraient nuire à la lecture.
Je vous explique tout ça !
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1 – Prendre du recul avant la relecture du roman
Quand on termine un roman, on a souvent une envie irrésistible : le relire tout de suite. Repartir du début pour redécouvrir ses personnages. Mauvaise idée ! Relire un texte à chaud est compliqué. On est trop impliqué pour être objectif.
Prendre du recul, c’est essentiel. C’est ce qui vous permet de voir votre manuscrit avec un œil neuf. Vous allez pouvoir identifier ce qui fonctionne et ce qui cloche, sans être influencé par l’émotion du moment.
Laisser reposer son texte
Je sais, c’est dur. Vous avez envie de peaufiner, d’améliorer, de corriger. Ou alors vous voulez peut-être passer à autre chose, mais vous ne seriez pas là dans ce cas. Croyez-moi, prendre de la distance est l’un des meilleurs cadeaux que vous puissiez faire à votre roman.
Pourquoi ? Parce que votre cerveau a besoin de faire le tri. À la fin de votre travail d’auteur, votre esprit est encore imprégné de votre histoire. Il complète les phrases sans même les lire, il comble les trous, il ignore les incohérences. En d’autres termes, il vous empêche de voir votre texte tel qu’il est vraiment. Il se ment à lui-même.
Laissez-le respirer. Quelques jours, quelques semaines, voire un mois si vous en avez la patience. Pendant ce temps, occupez-vous autrement :
- Lisez d’autres romans du même genre pour nourrir votre inspiration.
- Écrivez autre chose, même une simple nouvelle ou un article de blog.
- Faites une pause totale si vous en ressentez le besoin.
Quand vous reviendrez sur votre manuscrit, vous verrez les choses différemment. Une scène qui vous semblait géniale vous paraîtra peut-être bancale. Une phrase que vous trouviez banale prendra une toute autre dimension. C’est ça l’objectif de la relecture du roman
Alors, ayez confiance. Votre histoire ne disparaîtra pas. Elle n’en sera que meilleure après ce temps de repos.
Se préparer mentalement à la relecture du roman
Faisons maintenant comme si vous aviez laissé reposer votre roman. Vous êtes prêt à replonger dedans ? Minute papillon ! Oui, vieille expression que personne n’écrit jamais. La relecture du roman, ce n’est pas juste une formalité. C’est un état d’esprit. Bon ! Je ne vous parle pas de religion non plus. Il s’agit simplement de se mettre dans les bonnes conditions.
Avant d’ouvrir votre fichier ou de sortir votre manuscrit imprimé, posez-vous une question essentielle : quel est mon objectif ?
Si vous partez avec l’idée de tout jeter à la poubelle, vous allez droit dans le mur. Si, au contraire, vous pensez que tout est parfait, vous ne verrez aucun défaut. Vous devez trouver le bon équilibre : être critique, mais constructif.
Voici 3 principes à garder en tête avant de vous lancer :
- Votre premier jet n’est pas un échec. Il est normal qu’il ait des imperfections. C’est une base, pas un produit fini.
- Votre roman a du potentiel. Chaque texte peut être amélioré, même ceux des plus grands écrivains.
- La relecture est une étape positive. Ce n’est pas une corvée, c’est une opportunité de peaufiner votre travail.
Je vous conseille aussi de préparer un espace de travail adapté. Trouvez un endroit calme, éloignez les distractions et prenez un carnet ou un document pour noter vos observations.
2 – Effectuer une première lecture globale
C’est le moment de replonger dans votre roman. Mais attention, cette première relecture du roman ne sert pas à corriger les fautes de grammaire ou à réécrire vos phrases. Oui, désolé. cette étape viendra plus tard. Vous devez d’abord vous concentrer sur l’histoire.
Votre roman fonctionne-t-il ? Le rythme est-il efficace ? Vos personnages sont-ils crédibles ? Ce sont ces grandes questions que vous allez explorer.
Lire en tant que lecteur, pas en tant qu’auteur
Oubliez que c’est votre roman. Lisez-le comme si c’était un livre trouvé en librairie.
Posez-vous des questions simples :
- Ai-je envie de tourner la page ?
- Y a-t-il des passages ennuyeux ou trop rapides ?
- Les personnages me touchent-ils ? Ai-je envie de suivre leur évolution ?
- Y a-t-il des incohérences flagrantes ?
Prenez des notes au fil de la lecture, mais sans vous arrêter à chaque ligne. Notez seulement ce qui vous frappe immédiatement : un passage trop lent, une scène confuse, un personnage qui sonne faux. Si quelque chose vous dérange en tant que lecteur, c’est un signal.
Ne cherchez pas à tout résoudre tout de suite. Laissez ces premières impressions vous guider. Une fois la lecture terminée, relisez vos notes. Certains problèmes sauteront aux yeux, et vous saurez où concentrer vos efforts. Pas de panique ! Je ne vous dis pas qu’il faudra revoir totalement votre histoire lors de la relecture du roman. Si vous en êtes là, c’est un autre problème. Il s’agit d’ajuster les éventuelles incohérences ou platitudes.
Identifier les gros problèmes structurels
Une fois votre première relecture du roman terminée, passez à l’analyse. Votre histoire tient-elle debout ?
Un roman bien construit repose sur une structure solide. Si votre intrigue manque de logique, le lecteur décroche.
Vérifiez ces points essentiels :
- L’intrigue principale est-elle claire et cohérente ? Si votre histoire part dans tous les sens, il faut recentrer.
- Les personnages évoluent-ils de façon crédible ? Un héros doit changer au fil du récit. Sinon, son parcours n’a pas d’impact. C’est ce qu’on appelle l’arc du personnage.
- Les conflits sont-ils bien dosés ? Un bon roman alterne tension et relâchement. Trop d’action fatigue, trop de lenteur ennuie.
- Les dialogues sonnent-ils naturels ? Si un personnage parle comme un robot, le lecteur décroche.
- Le début accroche-t-il ? La fin est-elle satisfaisante ? Un bon départ donne envie de lire, une bonne fin marque les esprits. Pensez à travailler votre incipit.
Si votre roman a des failles structurelles, corrigez-les avant de peaufiner le style. Travailler une phrase parfaite dans une scène inutile ne sert à rien.
3 – Travailler la structure et la narration
Votre intrigue est en place, vos personnages tiennent la route, mais votre roman manque encore de fluidité ? C’est le moment d’affiner la structure et d’améliorer la narration. cette étape de relecture du roman est selon moi moins passionnante, mais ô combien nécessaire.
Un bon roman ne se contente pas d’être intéressant. Il doit être rythmé, équilibré et agréable à lire. Un récit trop lent ennuie. Un enchaînement trop brutal perd le lecteur. Vous devez trouver le bon dosage pour captiver du début à la fin.
Rééquilibrer le rythme du récit
Un roman doit respirer. Trop de descriptions ralentissent l’histoire. Trop d’action empêche de s’attacher aux personnages. Je me répète un peu, mais c’est essentiel.
Relisez votre manuscrit en prêtant attention aux passages suivants :
- Les longueurs : certains chapitres traînent-ils en longueur ? Est-il possible de les couper sans rien perdre d’essentiel ?
- Les accélérations brutales : passez-vous trop vite sur des moments clés ? Le lecteur a-t-il le temps de ressentir les émotions ? C’est souvent ce qui m’arrive dans les scènes-clés que j’attends d’écrire depuis un moment. Dans l’excitation, je vais trip vite et je dois réécrire ensuite une bonne partie.
- Les scènes d’exposition : noyez-vous le lecteur sous trop d’informations d’un coup ?
Si vous sentez que votre roman manque de dynamisme, essayez ces ajustements :
- Raccourcissez les descriptions inutiles. Allez droit au but.
- Variez la longueur des phrases et des paragraphes. Un texte trop uniforme fatigue.
- Ajoutez des respirations. Un passage plus calme après une scène intense permet au lecteur de souffler.
Vérifier la cohérence et la fluidité des transitions lors de la relecture du roman
Un bon livre ne doit jamais ressembler à un assemblage de scènes collées ensemble. Tout doit s’enchaîner naturellement.
Chaque chapitre a-t-il une vraie utilité ? Supprimez les scènes qui n’apportent rien. Les transitions sont-elles claires ? Évitez les changements brusques de lieu ou de temps. Les dialogues et descriptions se complètent-ils bien ? Un excès de dialogues sans contexte perd le lecteur.
Si un lecteur doit revenir en arrière pour comprendre, il risque d’abandonner. Prenez le temps de peaufiner ces détails.
4 – Corriger les fautes et peaufiner les détails
Vous avez travaillé l’histoire, affiné la structure, amélioré le style. Maintenant, place aux finitions. Un roman truffé de fautes ou d’incohérences donne une mauvaise impression. Même la meilleure intrigue du monde peut être gâchée par un texte mal révisé. Personnellement, j’ai toujours eu tendance à laisser quelques coquilles dans mes écrits. Par chance, j’ai de relecteurs professionnels chez mes éditeurs pour corriger ça. Et lorsque je décide d’autoéditer, j’utilise le logiciel Antidote. C’est un bon assistant pour la relecture du roman.
Cette dernière étape demande patience et rigueur. Votre objectif : un texte propre, clair et fluide.
Une faute par-ci, par-là, ça arrive. La relecture du roman a aussi pour objectif d’effacer toutes ces petites erreurs.
Voici comment traquer et éliminer les fautes :
- Lisez lentement et attentivement. Ne faites pas confiance à votre cerveau, il corrige tout seul par habitude. La lenteur est donc vraiment de rigueur dans la phase de relecture du roman.
- Imprimez votre texte. Sur papier, les fautes sautent beaucoup plus aux yeux. J’insiste sur ce point. Ça change tout !
- Utilisez un correcteur automatique. Grammarly, Antidote voire ChatGPT s’il le faut… Ils ne remplacent pas une relecture humaine, mais aident beaucoup.
- Lisez à voix haute. Certaines erreurs s’entendent plus qu’elles ne se voient.
- Faites appel à un bêta-lecteur. Un regard extérieur repère des fautes que vous ne voyez plus.
Alors oui, je sais ce que vous pensez : ça va prendre un temps fou de faire toutes ces relectures. Et vous avez raison. C’est très long de proposer un roman parfaitement achevé aux lecteurs. C’est pourquoi on trouve tant d’ouvrages bas de gamme sur Amazon. Ils sont bâclés par fainéantise et opportunisme. Ne tombez pas dans cette facilité.
La relecture du roman n’est pas forcément faite par l’auteur. Vous pouvez faire appel à des bêta-lecteurs pour les différentes étapes. Quoi qu’il en soit, prenez le temps lors de cette étape, car elle transformera votre manuscrit en un véritable roman publiable.
Et quand vous aurez fini cette étape, je vous invite à lire mon article sur la rédaction du synopsis de votre roman.