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Romain Godest

Romancier

La recette pour écrire de la dark fantasy

Écrire un roman de dark fantasy
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Hello, Romain Godest

Romancier passionné, je prends plaisir à partager divers conseils et techniques d'écriture

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J’adore la dark fantasy. Et je ne suis pas le seul ! Pourquoi fascine-t-elle autant ? Ce « sous-genre » de la fantasy, à mi-chemin entre l’imaginaire et l’horreur, plonge ses lecteurs dans des mondes crépusculaires où la lumière peine à percer l’obscurité. Ici, les héros ne sont pas des chevaliers en armure rutilante, mais des âmes tourmentées, hantées par leurs propres démons. La magie y est souvent corruptrice, les royaumes en déclin, et les frontières entre le bien et le mal s’estompent jusqu’à devenir presque inexistantes. Les ténèbres sont derrière chaque cité, chaque forêt et chaque passant. C’est purement captivant.

Si vous aimez les récits sombres et immersifs, où chaque victoire se paie au prix fort, alors écrire de la dark fantasy pourrait bien être l’expérience littéraire dont vous rêvez. Personnellement, je n’ai jamais passé le cap. Ma fantasy, bien que parfois violente, demeure de la fantasy. J’ai toutefois longuement étudié ce genre en lisant des ouvrages de Lovecraft, de Glen Cook ou encore de Stephen King avec sa fameuse tour sombre.

Je me permets donc décortiquer avec vous les éléments essentiels de la dark fantasy : l’atmosphère, les personnages, l’intrigue et le style d’écriture.

C’est parti !

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L’atmosphère de la dark fantasy : créer un monde sombre et envoûtant

L’atmosphère, c’est le cœur battant de votre histoire. Si elle ne fonctionne pas, votre dark fantasy tombera à plat. Je ne dirai pas que tout repose sur elle – ce serait renié les personnages et l’intrigue – mais les décors et l’ambiance insufflent cette angoisse permanente propre à ce genre. Vous devez plonger votre lecteur dans un monde où l’espoir est un mirage et où chaque recoin cache une menace. Ce n’est pas juste une question de décor. C’est une expérience sensorielle. Votre lecteur doit ressentir l’humidité des souterrains, entendre les murmures du vent dans les ruines, frissonner sous une pluie glaciale. Votre travail sur les descriptions n’aura jamais été aussi important. Vous aurez donc donc à faire un très gros travail de préparation.

Les piliers d’un univers de dark fantasy

Un monde de dark fantasy doit peser sur les épaules du lecteur, l’écraser. Il doit être menaçant, instable, rongé par le temps ou la corruption. Oubliez les royaumes prospères et lumineux. Pas de nom d’elfe à la Tolkien ou de héros flamboyants à la Gemmel. Ici, tout s’effrite, tout menace de sombrer. C’est la désolation.

  • Travaillez votre décor : imaginez des cités décadentes, où les statues brisées rappellent une gloire passée. Décrivez des forêts maudites, où les arbres tordus semblent observer les intrus.

  • Jouez avec l’ambiance : un ciel toujours gris, des lanternes vacillantes, une odeur de cendres dans l’air… Chaque détail compte.

  • Créez une sensation d’étouffement : les personnages doivent avoir l’impression de lutter contre le monde autant que contre leurs ennemis.

Votre monde est un personnage à part entière. Il ne se contente pas d’être un décor de fond. Il influence l’histoire, il pèse sur les décisions des protagonistes. Pour nourrir votre imaginaire, je vous invite à lire La route de Cormac McCarthy. Il ne s’agit pas de dark fantasy, mais d’un roman apocalyptique. Et je vous assure qu’il sublime l’oppression permanente. Si vous manquez de temps, l’adaptation en BD ou en film (avec Viggo Mortensen) sont aussi très bon pour retranscrire cette atmosphère pesante.

Les créatures et les forces en présence

Votre monde est hostile. C’est ce qui engendre la tension permanente. Il est peuplé de créatures inquiétantes et de forces mystérieuses. Mais attention ! Oubliez les monstres clichés. Un démon qui se contente de tuer n’a rien d’intéressant. Une créature de dark fantasy doit être plus qu’une menace. Elle doit avoir une présence, une histoire, une logique propre.

Voici 3 types de menaces qui fonctionnent bien en dark fantasy :

  1. Les monstres intelligents : des entités rusées, qui manipulent, piègent, séduisent avant de frapper. Imaginez une bête qui vous murmure des secrets terrifiants en échange de votre confiance…

  2. Les fléaux invisibles : une corruption qui transforme les hommes en bêtes. Une malédiction qui pousse à la folie. Une maladie insidieuse que personne ne comprend. Ce qui est caché fait souvent plus peur que ce qui est visible.

  3. Les figures du mal ambiguës : pas de seigneur des ténèbres générique. Un bon antagoniste croit en sa cause. Il pense être du bon côté. Jouez avec cette idée.

Et si la pire menace n’était pas une créature, mais une idée ? Une croyance malsaine, une religion fanatique, une loi injuste ? La dark fantasy brille quand elle pousse les personnages à lutter contre des forces qu’ils ne peuvent pas vaincre facilement. Ou qu’ils ne peuvent pas vaincre du tout. Accepter le mal est parfois un dénouement acceptable, une force de sagesse dans l’acceptation des combats qu’on peut gagner. J’en profite pour vous donner une citation connue de Marc Aurèle  : « Donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer et la sagesse de distinguer l’une de l’autre« . gardez ça en tête lors de la préparation de l’arc de vos personnages.

L’importance des mythes et légendes

Votre monde ne doit pas sortir de nulle part. C’est d’ailleurs le cas pour tous les romans de SFFF. Un univers de dark fantasy doit avoir un passé. Ce passé, c’est ce qui rend l’histoire crédible. Les personnages doivent marcher sur des ruines chargées d’histoire, écouter des légendes effrayantes, craindre des menaces oubliées. L’univers tout entier de votre récit repose sur les vestiges des royaume déchus de jadis.

Posez-vous ces questions :

  • Quelle est la plus grande tragédie de ce monde ?

  • Quel mythe effraie encore les habitants aujourd’hui ?

  • Quelles sont les histoires interdites que personne n’ose raconter ?

Rien qu’en répondant à ces 3 interrogations, vous tiendrez les bases de votre monde.

Un bon mythe peut faire toute la différence. Les légendes apportent du mystère, de la tension, du réalisme. Votre lecteur doit sentir que le monde existe bien avant que votre histoire commence.

Imaginez un royaume qui interdit aux enfants de fredonner une comptine ancienne. Pourquoi ? Parce que la dernière fois qu’un enfant l’a chantée, une ville entière a disparu…C’est un bon début d’intrigue.

Voilà ce qui rend un univers inoubliable. Un détail. Une peur enfouie. Un passé qui hante le présent.

Créer l’atmosphère d’un roman de dark fantasy, c’est bâtir un monde qui oppresse, intrigue et terrifie. Un univers où chaque lieu a une histoire, où chaque ombre cache un danger.

➡️ Quel sera le secret le plus terrifiant de votre monde ?

Dark fantasy : des personnages à la morale grise

les personnages et héros de roman de dark fantasy

L’univers est en place, sombre et oppressant. Maintenant, il faut le peupler de personnages marquants. Encore une fois, oubliez les héros classiques. En dark fantasy, les protagonistes ne sont ni bons ni mauvais. Ils survivent, trahissent, luttent contre eux-mêmes. Leurs choix ont un prix et ils doivent faire face à des dilemmes.

Un bon personnage de dark fantasy se construit avec ses failles. Un passé douloureux, une peur incontrôlable, une ambition qui le ronge. Voilà ce qui le rend réel. Votre lecteur doit comprendre ses décisions, même s’il les juge terribles.

Des héros tourmentés et ambivalents

Un héros de dark fantasy n’est pas un chevalier pur et noble. C’est un être brisé. Il a vu l’horreur. Il sait que personne ne sort indemne d’un combat.

Que gardez donc en tête pour un tel protagoniste :

  • Une motivation forte : vengeance, survie, rédemption… Pourquoi risque-t-il sa vie ? Pourquoi continue-t-il à vitre ?

  • Un dilemme moral : jusqu’où est-il prêt à aller pour atteindre son but ? Quelles sont ses limites s’il s’en est fixées ?

  • Des erreurs qui coûtent cher : il doit prendre de mauvaises décisions et en subir les conséquences. La fin justifie-t-elle les moyens ?

Votre héros n’a pas à être sympathique, mais il doit être fascinant. Votre lecteur doit vouloir comprendre ses choix, même s’il les désapprouve.

Les antagonistes en dark fantasy : plus que de simples figures du mal

Un méchant qui se contente d’être cruel, ça ne fonctionne pas. Un bon antagoniste a une raison d’agir. Il ne se réveille pas un matin en décidant de semer la destruction. Il a un but.

Posez-vous ces questions :

  • Que veut-il ? Pouvoir, justice, vengeance, liberté ?

  • Pourquoi croit-il avoir raison ? Il doit être convaincu d’agir pour une bonne cause. Réellement convaincu !

  • Quelles sont ses limites ? Jusqu’où ira-t-il pour réussir ? A-t-il réellement une limite ?

Un bon antagoniste doit parfois faire douter le lecteur, car son raisonnement a du sens. Il force le héros à remettre en question ses propres convictions.

Exemple : Un roi tyrannique massacre des villages, mais il le fait pour stopper une guerre civile qui tue des innocents. Est-ce un monstre ou un dirigeant pragmatique ?

L’antagoniste parfait est un miroir déformé du héros.

Les alliés, traîtres et âmes perdues

En dark fantasy, personne n’est totalement fiable. C’est ce qui accentue l’éternelle tension. Même les alliés ont leurs propres intérêts. Certains abandonnent, d’autres trahissent. Un compagnon loyal peut être forcé de choisir entre son amitié et sa survie.

Voici 3 types de personnages secondaires efficaces qui pourraient vous inspirer :

  1. L’allié au passé trouble : il aide, mais cache un secret. Peut-on lui faire confiance ?

  2. Le traître inattendu : quelqu’un de proche finit par vendre le héros. Pour de l’or ? Par peur ?

  3. Le personnage en quête de rédemption : un ancien ennemi essaie de se racheter. Mais est-ce sincère ?

En dark fantasy, les personnages doivent évoluer dans des zones grises. Ils doivent se battre contre eux-mêmes autant que contre leurs ennemis. Le lecteur doit s’attacher à eux, même en désapprouvant leurs choix. Pour les créer, demandez-vous quelles sont leurs réelles intentions. Ce sont elles qui guideront leurs choix.

Une intrigue où l’espoir se paie cher

Une bonne intrigue de dark fantasy ne fait pas de cadeaux. Elle est impitoyable, imprévisible et pousse les personnages dans leurs retranchements. Chaque victoire coûte quelque chose. Chaque décision a des conséquences.

Votre lecteur doit ressentir la tension, l’injustice, l’inéluctable. Il doit se demander si le héros arrivera au bout… ou s’il sombrera avant.

Un conflit central fort et cruel

Le moteur de votre intrigue, c’est le conflit principal. C’est lui qui pousse vos personnages à agir, à lutter, à souffrir. Il doit être fort, tangible, viscéral.

Je vous propose 3 idées d’intrigue pour illustrer mes propos et vous donner des idées :

  • Un monde à l’agonie : une peste dévore les terres. Une guerre sans fin broie les survivants. Un dieu oublié réclame un tribut.

  • Une menace intime : un personnage est maudit. Un proche est en danger. Une ancienne faute revient le hanter.

  • Un combat contre soi-même : le héros change. Peut-être qu’il devient ce qu’il combat. Peut-être qu’il aime ça.

Un bon conflit doit mettre le héros face à des choix impossibles. Aucun chemin ne mène à une fin parfaite. Chaque solution exige un sacrifice.

Un rythme maîtrisé : entre tension et respiration

Pour l’intrigue, vous devez jouer avec les contrastes.

  • Variez les moments de tension : après une scène intense, offrez une pause… avant de replonger dans l’horreur. Cette pause doit malgré tout demeurer oppressante grâce à une atmosphère pesante.

  • Utilisez les révélations : chaque chapitre doit apporter une nouvelle information qui change la donne ou tout du moins fait avancer l’intrigue.

  • Ajoutez des complications : dès que le héros pense avoir une solution, mettez-lui un obstacle imprévu. N’allez pas non plus l’accabler en permanence au risque d’en faire un looser.

Le suspense vient du fait que rien ne se passe comme prévu. Un plan échoue. Un allié trahit. Un espoir se brise.

Si votre intrigue avance trop facilement, cassez le rythme. Ajoutez un danger, une erreur, une menace qui pousse le héros à improviser. C’est pourquoi il est important d’avoir un bon plan de roman avant de se lancer dans l’écriture.

Une fin marquante et inévitable

La fin d’un roman de dark fantasy doit laisser une trace. Elle peut être tragique, amère, douce-amère… mais elle ne doit jamais être facile. Concrètement, elle doit marquer les personnages d’une empreinte indélébile. Et c’est pareil pour les lecteurs.

Posez-vous ces questions :

  • Votre héros a-t-il vraiment gagné ? À quel prix ?

  • Que reste-t-il de lui après tout ça ? Est-il encore lui-même ?

  • Qu’est-ce que votre lecteur doit ressentir ? Un soulagement amer ? Une tristesse lancinante ? Un choc brutal ?

Votre fin doit résonner avec votre thème principal. Si votre roman parle du prix du pouvoir, le héros doit le payer. S’il parle de vengeance, il doit en subir les conséquences.

Un bon final semble inévitable. Il ne doit pas sortir de nulle part. Il doit découler de tout ce qui a précédé. Attention donc à ne pas faire un deus ex machina !

Une intrigue de dark fantasy est une descente aux enfers. Elle teste ses personnages, détruit leurs illusions et les force à payer le prix de leurs choix.

Un style au service de l’atmosphère

l'intrigue d'un roman de dark fantasy

Le style est essentiel en dark fantasy. C’est pourquoi tout le monde ne peut pas écrire un tel genre, même lorsqu’on est habitué à la fantasy épique. Il nécessite d’adapter sa plume à l’ambiance ténébreuse et angoissante. Il doit immerger le lecteur dans un monde brutal, sale, parfois magnifique, souvent cruel.

Vous devez choisir vos mots avec soin. Chaque phrase doit renforcer l’atmosphère. L’objectif ? Plonger le lecteur dans un univers dont il ne sortira pas indemne.

Un langage précis et évocateur

En dark fantasy, chaque description doit frapper l’imagination. Vous ne racontez pas une histoire, vous faites ressentir un monde.

  • Utilisez des détails sensoriels : faites ressentir le froid, l’humidité, l’odeur du sang séché.

  • Évitez les adjectifs inutiles : privilégiez des verbes forts pour donner du poids à vos images.

  • Créez du contraste : une scène paisible est plus marquante après un moment de violence.

Exemple : ne dites pas « la pièce était sombre et effrayante ». Dites plutôt « une torche agonisait dans son support, projetant des ombres tordues sur les murs suintants ».

Un bon texte plonge le lecteur dans l’instant. Il doit voir, sentir, entendre votre monde comme s’il y était.

Un rythme tranchant et maîtrisé

Votre style doit s’adapter au contenu. Une scène de combat ne se raconte pas comme une conversation. Une révélation choquante ne se dévoile pas comme un moment de contemplation.

Comment rythmer votre écriture ?

  • Des phrases courtes pour l’action : cela accélère la lecture et renforce l’urgence.

  • Des phrases plus longues pour l’immersion : elles permettent d’explorer un décor, une réflexion, une atmosphère.

  • Des pauses stratégiques : un silence, une description plus lente avant un choc brutal, ça fonctionne toujours.

L’important, c’est de contrôler le souffle du lecteur. Ces techniques ne sont pas propres à la dark fantasy, mais à tous les récits.

Des dialogues percutants et authentiques

Un bon dialogue ne doit pas être un simple échange d’informations. Il révèle un personnage, crée du conflit, amplifie l’atmosphère.

Comment donc écrire des dialogues efficaces en dark fantasy ?

  1. Évitez les discours trop formels : les personnages doivent parler comme des êtres vivants, pas comme des narrateurs. N’oubliez pas qu’ils vivent dans un monde oppressant.

  2. Jouez avec les silences : ce qui n’est pas dit est parfois plus puissant qu’un long monologue. En dark fantasy, les silences sont cruciaux. Le monde étant cruel, il est rare de croiser des personnages trop exubérants ou loquaces. Personnellement, lorsque je broie du noir, je ne suis pas très enclin à la discussion.

  3. Donnez une voix unique à chaque personnage : un mercenaire désabusé ne s’exprime pas comme un prince érudit. Trop souvent on rencontre des protagonistes dont les dialogues ou l’éloquence ne sont pas cohérents avec leur éducation ou leur expérience.

Exemple : un personnage agonise sur un champ de bataille. Il ne dira pas « je suis en train de mourir, c’est terrible ». Il crachera du sang et murmurera : « Pas comme ça… pas maintenant… ».

Un bon dialogue laisse une empreinte. Il doit sonner vrai, brut, tranchant.

Écrire de la dark fantasy, ce n’est pas juste raconter une histoire sombre. C’est bâtir un monde qui pèse sur les épaules du lecteur, créer des personnages déchirés et tisser une intrigue où l’espoir vacille. C’est une écriture exigeante, mais incroyablement immersive.

Ultime conseil : écrivez sans retenue. Votre roman doit secouer, hanter, captiver. Votre lecteur doit tourner la dernière page avec un frisson et une seule pensée : “Je ne l’oublierai jamais.”

Et pour créer des personnages crédibles dans cet univers, je vous conseille de lire pour article sur la triade sombre.

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