Écrire un livre est vraiment une aventure passionnante. Mais savez-vous vraiment ce qui se passe une fois votre manuscrit terminé ? Ou plutôt une fois qu’il est envoyé à un éditeur. Entre l’édition, la correction, la diffusion et la promotion, la chaine du livre est bien plus complexe qu’il n’y paraît. De nombreux acteurs interviennent pour transformer votre histoire en un ouvrage abouti prêt à rencontrer ses lecteurs.
Beaucoup d’auteurs en herbe imaginent qu’une fois leur manuscrit envoyé à une maison d’édition, il suffit d’attendre patiemment que le succès arrive. Pourtant, la réalité est tout autre : le monde du livre repose sur une véritable chaîne de production où chaque maillon joue un rôle essentiel. Et ne croyez pas qu’ils sont simplement là pour se gaver sur votre travail même si une plus juste redistribution du pourcentage des ventes serait nécessaire…Comprendre cette chaîne du livre vous permettra non seulement de mieux appréhender le fonctionnement de l’édition, mais aussi d’optimiser vos chances de voir votre livre publié et lu par le plus grand nombre.
Après avoir publié mes romans aux Éditions Ouest France, j’ai eu la chance de travailler comme maquettiste freelance pour eux. J’ai donc pu appréhender tout le système. Je vous explique tout !
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1 – La chaine du livre : la maison d’édition
Beaucoup d’auteurs rêvent de signer avec une maison d’édition. Mais comment ça fonctionne, au juste ? Quels sont les critères d’un éditeur ? Comment se démarquer parmi des centaines de manuscrits ?
Le rôle de l’éditeur dans la chaine du livre
Un éditeur, ce n’est pas juste quelqu’un qui imprime des livres. Son boulot, c’est de dénicher des textes prometteurs, de les peaufiner et de leur donner une vraie chance sur le marché du livre. C’est lui (via le comité de lecture) qui choisit les romans qu’il veut publier et qui investit du temps et de l’argent pour les transformer en ouvrages prêts à séduire les lecteurs. Dans la chaine du livre, c’est le seul qui prend réellement des risques.
En gros, une maison d’édition va :
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Sélectionner des manuscrits : elle reçoit des centaines, voire des milliers de textes chaque année. L’éditeur cherche une plume originale, une histoire captivante et un style maîtrisé. C’est pourquoi le temps de réponse est souvent de plusieurs mois. Si on vous promet une réponse sous 3 semaines, c’est que l’éditeur chercher surtout la masse à vendre en ligne.
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Accompagner l’auteur : si votre manuscrit est accepté, le travail ne s’arrête pas là. Je dirais même que tout commence pour vous dans la chaine du livre. L’éditeur vous propose souvent des ajustements pour renforcer votre intrigue, rendre vos personnages plus crédibles ou fluidifier votre style. Normalement, les changements ne sont pas majeurs, car ça demande du temps et donc de l’argent. Si c’est le cas, c’est qu’il pense vraiment tenir un diamant brut qu’il faut façonner.
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Coordonner la production : correction, mise en page, impression… Tout passe entre ses mains. C’est lui qui paie tout. Si on vous demande le moindre centime, c’est qu’il s’agit d’édition à compte d’auteur et non à compte d’éditeur. C’est donc plus un service d’édition qu’une maison d’édition.
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Gérer la diffusion et la promotion : une maison d’édition a des contacts avec des libraires, des journalistes et des influenceurs. C’est elle qui donne à votre livre une visibilité qu’il serait difficile d’obtenir seul. Pour ça, ils utilisent des commerciaux de terrain qui sillonnent le pays ou votre région selon la portée souhaitée.
Vous l’aurez compris : un éditeur n’est pas qu’un simple imprimeur. C’est un partenaire qui vous aide à transformer votre texte en un vrai livre.
Mais voilà, toutes les maisons d’édition ne se valent pas. Certaines publient en grand format, d’autres privilégient la littérature de genre, d’autres encore n’acceptent que quelques romans par an. D’autres vous feront miroiter des ventes qui ne viendront jamais dans le seul but d’étoffer leur catalogue. Il faut trouver celle qui correspond à votre projet et vos désirs.
Comment se faire remarquer par un éditeur ?
Vous avez mis des mois, voire des années, à écrire votre roman. Et maintenant, vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour qu’il soit lu et apprécié par un éditeur. Bonne nouvelle : il existe des clés pour attirer leur attention.
D’abord, présentez un manuscrit impeccable. Ça paraît évident, mais trop d’auteurs envoient des textes bourrés de fautes, mal formatés ou inachevés. Relisez votre roman, faites-le corriger, peaufinez votre intrigue. Un éditeur n’a pas le temps de deviner votre talent caché sous un texte bâclé.
Ensuite, écrivez une lettre d’accompagnement percutante. Un éditeur ne se contente pas de lire le manuscrit, il regarde aussi qui est l’auteur derrière. Autrefois, seule la plume comptait. De nos jours, la chaine du livre a pris une dimension marketing très poussée où l’auteur est mis en scène. Regardez Amélie Nothomb, Michel Houellebecq ou J.K. Rwoling. Leur image compte autant que leurs récits.
Dans votre courrier, expliquez :
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Pourquoi vous avez écrit ce livre.
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Ce qui le rend unique.
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À quel public il s’adresse.
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Un peu sur vous (sans raconter toute votre vie).
Un dernier point crucial : ne tombez pas dans les erreurs classiques. Évitez les envois de masse à 50 maisons d’édition sans adapter votre approche. Ne harcelez pas un éditeur après une semaine pour savoir s’il a lu votre texte. Une maison d’édition ne répond généralement pas avant plusieurs mois.
Et si une maison d’édition vous refuse ? Ce n’est pas la fin du monde ! J.K. Rowling, Stephen King et Amélie Nothomb ont essuyé des refus avant d’être publiés. Le secret, c’est de persévérer, d’améliorer son texte et de continuer à frapper aux bonnes portes.
Prenez donc le temps de comprendre cette étape de la chaine du livre. C’est le minimum étant donné que c’est l’éditeur qui va investir dans votre histoire.
2 – La chaine du livre : la correction et le maquettage
Vous avez tapé votre roman, peaufiné chaque phrase, corrigé les dernières fautes… Mais un livre, ce n’est pas juste du texte. Pour qu’il soit lisible, agréable et professionnel, l’éditeur le fera passer entre les mains de deux experts : le maquettiste et le correcteur.
Le correcteur : le gardien de votre style et de la langue
Même si vous avez relu votre manuscrit dix fois, il restera des erreurs. C’est inévitable. On appelle cela des coquilles. Le correcteur, lui, a un œil aiguisé et traque la moindre coquille. C’est son métier et il le fait mieux que personne. Son travail ne se limite pas à corriger les fautes d’orthographe et de grammaire. Il va aussi :
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Chasser les répétitions qui alourdissent votre texte
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Rééquilibrer les phrases maladroites pour plus de fluidité
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Détecter les incohérences (un personnage change de prénom en plein milieu ?)
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Veiller au respect des règles typographiques (espaces, ponctuation, guillemets…)
Le correcteur ne réécrit pas votre livre, mais il l’affine. Un texte mal corrigé donne une impression d’amateurisme. Or, un bon roman doit se lire sans accroc. Lorsqu’il aura achevé sa correction, il est censé vous la soumettre pour validation. C’est du moins ainsi que ça se passe avec mes éditeurs. Je reçois un fichier avec les modifications proposées. Toutes les autres corrections (fautes, répétition…) ne sont pas mentionnées.
Le maquettiste : l’architecte au coeur de la chaine du livre
Rentrons directement dans le vif du sujet ! Le maquettiste, c’est celui qui organise, ajuste et harmonise votre manuscrit pour le rendre fluide à la lecture. Fluide visuellement ! Il n’intervient aucunement sur le contenu. Il choisit la police, la taille des marges, l’espacement des lignes et l’alignement du texte. Bref, il donne à votre livre sa structure visuelle.
Son objectif ? Faciliter la lecture et mettre en valeur votre récit. Il veille à ce que chaque élément (titres, dialogues, notes, numéros de pages, veuves et orphelines) soit bien placé. Un mauvais maquettage peut fatiguer les yeux du lecteur, voire donner une impression d’amateurisme. Et ça, une maison d’édition ne peut pas se le permettre.
Le maquettiste utilise souvent des logiciels comme Adobe InDesign. Il doit aussi s’adapter au format du livre : broché, relié, numérique ? Chaque support a ses contraintes, et c’est son travail de rendre votre texte impeccable sur tous les formats. Il y a quelques années, j’ai effectué plusieurs missions de maquettiste sur des beaux livres illustrés et c’est un travail assez épuisant, car il faut traquer chaque détail. Ne soyez donc pas trop exigeants avec eux lorsqu’ils vous proposeront le BAT (Bon à tirer).
Vous l’aurez compris : maquettage et correction sont des étapes indispensables de la chaine du livre.
Un autre professionnel interviendra sur votre livre : l’illustrateur. C’est bien évidemment pour la couverture. Et là, pas d’improvisation. C’est la première chose que verront vos lecteurs. C’est elle qui va casser le fil de pensée de vos futurs lecteurs dans une librairie ou sur Amazon. Une couverture mal conçue peut faire fuir même le meilleur public.
Si vous passez par une maison d’édition, l’éditeur s’en charge. En aucun cas vous ne devez payer pour ça. C’est son travail. Mais si vous êtes en autoédition, investissez dans un graphiste ou utilisez un outil pro (Canva, Photoshop, etc.). Et par pitié, n’utilisez pas ChatGPT pour faire une couverture. Le résultat se remarquera et montrera un manque de professionnalisme. ça donne l’impression que le livre aussi a été écrit par une IA.
3 – La diffusion et la distribution : rendre le livre accessible
Un roman, aussi bon soit-il, ne se vend pas tout seul. Si personne ne le trouve, personne ne le lit. C’est là que la diffusion et la distribution entrent en jeu. Ces deux étapes sont essentielles pour mettre votre livre entre les mains des lecteurs.
Mais attention, ces termes sont souvent confondus. La diffusion, c’est faire connaître le livre aux professionnels du milieu (libraires, bibliothécaires, plateformes en ligne). La distribution, c’est s’assurer que le livre est physiquement disponible (en librairie, sur les sites de vente, en stock).
Si vous êtes publié en maison d’édition, elle gère tout cela. En autoédition, c’est un vrai défi. Mais avec de bonnes stratégies, vous pouvez malgré tout rendre votre livre visible et accessible.
La diffusion : donner de la visibilité au livre
Un livre qui sort, c’est comme une sortie de film. Il faut attirer l’attention, sinon il passe inaperçu. C’est le rôle des diffuseurs. Et leur rôle est d’une importance capitale. Certains romans de grande qualité ne trouvent jamais leur public parce que le diffuseur n’a pas bien fait son travail.
Un diffuseur va :
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Présenter votre livre aux libraires et aux grandes enseignes.
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Négocier des mises en avant (têtes de gondole, sélections thématiques).
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Organiser des campagnes de communication avec les médias littéraires.
Il s’agit un peu de commerciaux de terrain.
Les maisons d’édition ont des diffuseurs professionnels.
En revanche, si vous êtes autoédité, vous devez tout gérer seul. Alors, comment faire ?
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Contacter directement les libraires : certains acceptent de référencer des auteurs indépendants ou de prendre du dépôt-vente. Attendez-vous tout de même à essuyer des refus parfois méprisant de la part des « vendeurs de livre ». Et oui ! Tous les libraires ne sont pas des amoureux du livre.
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Inscrire votre livre sur des plateformes comme Librinova, qui a des accords avec des diffuseurs.
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Envoyer des exemplaires aux blogueurs et chroniqueurs littéraires. Une bonne critique peut déclencher des ventes.
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Être actif sur les réseaux sociaux pour faire parler de votre livre.
- Tenez un blog pour donner des conseils et ainsi vendre vos romans.
Gardez en tête que le meilleur livre du monde ne se vendra pas si les lecteurs ne le trouvent pas.
La distribution : mettre le livre en rayon
Un lecteur entend parler de votre livre. Il veut l’acheter. Mais où le trouve-t-il ? C’est là que la distribution intervient.
Un bon distributeur permet à votre livre d’être :
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Disponible en librairie en temps et en heure (physique et en ligne).
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Commandable facilement par les libraires.
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Bien référencé sur les grandes plateformes (Fnac, Amazon, Cultura).
Si vous êtes publié en maison d’édition, pas de souci, tout est géré pour vous. Mais en autoédition, il faut faire des choix :
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Impression à la demande : avec Amazon KDP ou BOD, votre livre est imprimé uniquement quand quelqu’un l’achète. Pratique, mais difficile voire impossible d’accéder aux librairies physiques.
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Stock personnel : vous imprimez vos livres et les vendez vous-même (en salon, en librairie via dépôt-vente ou sur votre site). Plus de contrôle, Plus de bénéfices, mais aussi plus de gestion.
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Passer par une plateforme de distribution : Bookelis ou Librinova permettent d’avoir un ISBN et d’être référencé en librairie.
Sans distribution, votre livre reste un fichier sur votre ordinateur. Prenez le temps de choisir la bonne stratégie pour qu’il soit facilement accessible aux lecteurs.
4 – La communication et le marketing : faire parler du livre
Je pense que vous appréhendez un peu mieux la chaine du livre. Mais ce n’est pas fini. La diffusion a un travail à faire pour amener votre livre en libraire, mais ce n’est pas la seule option. C’est là que la communication et le marketing entrent en jeu.
Faire connaître son roman, ce n’est pas réservé aux grandes maisons d’édition. Même en autoédition, vous pouvez attirer des lecteurs. Mais attention, cela demande du temps et de la stratégie.
Si vous voulez donner de la visibilité à votre livre, vous devez travailler votre communication et utiliser les bons outils marketing.
Construire son image d’auteur
Un lecteur achète un livre, mais il suit aussi un auteur. Votre image est importante. Si vous êtes actif et engageant, vous créez une communauté fidèle.
Voici trois actions essentielles pour construire votre présence :
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Créer un site ou un blog
Un site internet est votre vitrine en ligne. Il permet de présenter votre livre, de partager des articles sur l’écriture et d’informer vos lecteurs sur vos actualités. Surtout, il donne une dimension professionnelle à votre métier/passion. -
Être présent sur les réseaux sociaux
Choisissez une ou deux plateformes adaptées à votre public (Instagram, Facebook, Twitter…). Publiez régulièrement des contenus autour de votre livre, partagez votre processus d’écriture et échangez avec vos abonnés. -
Participer à des événements littéraires
Salons du livre, séances de dédicaces, clubs de lecture… Chaque occasion est bonne pour se faire connaître et créer du lien avec les lecteurs. Je vous rassure, même en autoédition, vous pouvez participer aux salons littéraires. Vous n’aurez certainement pas accès aux gros salons, mais les locaux devraient vous faire bon accueil.
Utiliser les stratégies marketing adaptées à la chaine du livre
Maintenant, il faut donner envie de découvrir votre livre. Le marketing vous aide à toucher plus de lecteurs et à déclencher des ventes.
Voici quelques stratégies efficaces :
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Rédiger un résumé percutant : un bon résumé doit donner envie sans trop en dire.
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Soigner la présentation Amazon : utilisez des mots-clés pour améliorer la visibilité de votre livre.
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Organiser des promotions temporaires : baisser le prix d’un ebook pendant quelques jours peut booster les ventes.
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Lancer un service presse : envoyez des exemplaires gratuits à des blogueurs et influenceurs littéraires.
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Proposer un extrait gratuit : les lecteurs hésitent moins à acheter s’ils peuvent lire les premières pages.
Un livre qui se vend est un livre dont on parle. Prenez le temps de mettre en place une stratégie efficace pour maximiser votre impact.
5 – Les librairies : le dernier maillon de la chaîne du livre
Un roman peut être écrit, édité, diffusé et promu, mais où les lecteurs vont-ils l’acheter ? Pure question de rhétorique évidemment ! Les librairies jouent un rôle clé dans la chaîne du livre.
Que vous soyez édité ou en autoédition, être présent en librairie est un défi. N’allez pas croire que les éditeurs placent les romans en vitrine sans problème. Je vais vous avouer un secret : de nombreux livres ne sortent jamais des cartons des librairies.
Être référencé en librairie, l’élément crucial de la chaine du livre
Un livre en rayon ne s’y retrouve pas par hasard. Il doit être référencé et commandable. Les libraires ne peuvent pas tout stocker, alors ils choisissent avec soin les ouvrages qu’ils mettent en avant. Et c’est le rôle des commerciaux (diffusion) de vendre votre roman.
Si vous êtes publié en maison d’édition, l’éditeur se charge du référencement et des relations avec les libraires. Mais en autoédition, c’est à vous de convaincre et ce ne sera pas facile. Il faudra être « dans les clous » côté administratif (ISBN, dépôt légal…) et réussir à séduire. Les libraires ont peu de place et privilégient les livres qui se vendent bien. Il faut donc travailler votre communication pour leur donner envie de vous référencer. Prouver-leur que les lecteurs vont se bousculer.
je vous conseille également de leur proposer une séance de dédicaces. Une rencontre avec un auteur attire toujours du monde. Ça ne coûte rien à la librairie et leur permet de communiquer facilement. C’est de la pub gratuite pour eux.
Alors j’aimerais rompre une croyance erronée. Non, l’éditeur ne se gave pas sur le dos des auteurs. Ils investissent leur argent et leur temps sans aucune garantie. Le diffuseur, le distributeur et l’imprimeur (dont je n’ai volontairement pas parlé, car vous n’avez aucune marge de manoeuvre de ce côté-là) prennent aussi leur part du gâteau. Mais c’est le libraire qui touche le plus. Il gagne entre 30 et 41% du prix HT du livre. Les grandes enseignes comme la Fnac ou Cultura peuvent toucher davantage encore. Et vous savez quoi ? Ils peuvent renvoyer les invendus quelques mois après leur « mise en rayon » sans avoir à les payer. En gros, ils ne prennent pas de risques. Cela explique aussi pourquoi certains romans ne restent pas plus de 3 mois en librairie. Seuls les ouvrages des auteurs connus y séjournent en permanence.
La chaîne du livre, c’est une véritable machine de guerre. De l’écriture à la publication, chaque étape compte. Chaque auteur a sa place dans cette aventure, que vous soyez un écrivain confirmé ou un passionné qui débute.
En comprenant mieux ce fonctionnement vous pourrez appréhender chaque étape et vous y préparer. Et si vous optez pour l’autoédition, je vous conseille de lire mon article sur la mise en page d’un livre pour pouvoir le publier de manière professionnelle.