Le syndrome de l’imposteur touche de nombreux auteurs, qu’ils soient débutants ou confirmés. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je l’ai vécu et que je le vis encore parfois. Pourquoi lire cet article si je n’ai pas réussi à m’en débarrasser, me direz-vous ? Parce que je le vis uniquement parfois ! Vous saisissez la nuance.
Voyons si vous êtres concerné(e).
Avez-vous déjà ressenti cette petite voix intérieure qui vous dit que vous n’êtes pas un « vrai » écrivain, que vos mots ne sont pas à la hauteur et que tôt ou tard, vous serez démasqué ? Ce sentiment de ne pas être légitime, malgré vos efforts et votre passion. Cet obstacle fréquent peut engendrer la procrastination, la peur de l’échec, voire l’abandon de votre projet.
Le problème avec le syndrome de l’imposteur c’est qu’il peut se manifester à chaque étape de la création. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de surmonter ces doutes et de reprendre confiance en vos capacités d’écrivain. Comprendre les origines de ce sentiment, le remettre en perspective et adopter une nouvelle approche peut vous aider à libérer pleinement votre potentiel créatif.
Identifiez et comprenez vos propres blocages
Le syndrome de l’imposteur peut sembler insidieux. Il se cache derrière chaque page blanche, chaque doute. Mais avant de le combattre, il faut d’abord le comprendre. C’est d’ailleurs pareil pour tous les problèmes que vous rencontrerez pendant le processus d’écriture.
Reconnaître les signes du syndrome de l’imposteur
Si vous avez l’impression que votre travail n’est jamais assez bon, que vous allez être « démasqué » comme un écrivain amateur, il y a de fortes chances que vous soyez en proie au syndrome de l’imposteur.
L’écriture devient soudainement une montagne infranchissable. Chaque phrase vous semble bancale, chaque idée vous paraît insignifiante. Vous relisez votre texte encore et encore, sans jamais être satisfait. C’est le signe que ce syndrome vous a pris dans ses filets. Pire encore, vous pourriez vous dire que ce ne sera jamais assez bien et vous hésitez à laisser tomber.
Alors à cette étape-là, il est essentiel de reconnaître ces signes pour commencer à les surmonter. Vos doutes ne sont que des obstacles, pas des murs. Et il y a toujours au moins deux solutions à un problème (Elias dans Kaamelott 😁).
Analysez la source de ces doutes
Je vais commencer par vous parler de MON syndrome de l’imposteur. Car si vous êtes là et pas sur CahtGPT, c’est aussi pour avoir le retour d’expérience d’une vraie personne, du vécu, de l’authenticité.
Lorsque, à 24 ans, j’ai annoncé à mes proches que je voulais écrire un roman, on m’a dit que je n’y arriverai pas. Les mauvais résultats scolaires de ma jeunesse ne me permettait visiblement pas ce choix. Si vous avez 15 minutes devant vous, je vous invite d’ailleurs à allez visionner ma vidéo où je suis monté sur scène pour TEDx en 2023. Le thème pourrait vous intéresser.
Je ferme la parenthèse où je me la pète et on continue. Car mon syndrome de l’imposteur vient en partie du fait qu’on m’ait souvent dit : « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? ». N’importe quel psy pourrait me dire que la source de mes doutes provient en partie de cette époque. mais pas que !
Il y a quelques années, je trainais sur un forum d’écriture quand je suis tombé sur un débat stérile sur le fait de se proclamer « auteur ». Et j’ai vu le message d’un membre qui crachait sur ce terme en disant qu’il n’était qu’un raconteur d’histoire. J’ai trouvé ça tellement pompeux et faussement modeste que j’ai définitivement quitté le forum.
En France, le problème vient souvent de la sacralisation des auteurs. Alors, oui ! Écrire un roman est assez exceptionnel. Tout comme élever un enfant seul, gagner une compétition de twirling ou faire le tour du monde sur un navire de la marine. En fait, tout semble incroyable quand on doute de ses capacités.
Vous verrez que souvent, ces doutes ne reposent pas sur la réalité, mais sur des perceptions erronées. C’est souvengt la pression exercée par la société qui vous pousse à douter. Il est donc important de comprendre que chaque parcours est unique, et que les comparaisons ne servent qu’à miner votre confiance.
Réalisez que le syndrome de l’imposteur touche même les grands auteurs
Voilà un point qui fait du bien à entendre : même les écrivains les plus célèbres ont ressenti ce que vous vivez. Alors, si eux aussi ont traversé ça, pourquoi pas vous ?
Vous connaissez certainement l’histoire de J.K. Rowling et des éditeurs qui ont refusé son manuscrit. Quand les auteurs célèbres ont du succès, on pense qu’ils ont de la chance. Mais ce que vous ne voyez pas, c’est que ces personnes au sommet ont pris des chemins tortueux, qu’elles aussi se sont arrêtées en chemin pour reprendre leur souffle.
L’écriture est un parcours, pas une course. Le syndrome de l’imposteur n’est pas un échec. C’est une étape que de nombreux auteurs traversent. En réalité, c’est presque un signe que vous prenez votre travail au sérieux. D’ailleurs, s’il n’y avait aucun doute, aucun questionnement, peut-être que vous ne vous amélioreriez jamais.
Prenez cela comme une bonne nouvelle : les doutes, bien que pénibles, font partie du processus créatif. Ils vous incitent à vous remettre en question. Les doutes sont normaux, mais ils ne doivent pas freiner votre écriture. Soyez indulgent envers vous-même, et surtout, ne vous comparez pas aux autres.
Changez votre état d’esprit pour vaincre le syndrome de l’imposteur
Passons maintenant à une étape cruciale : changer la façon dont vous vous percevez en tant qu’auteur. Et je le rappelle, « auteur » n’est ni un gros mot ni une prétention. Lorsqu’on achève une oeuvre, quelle qu’elle soit, on devient un(e) auteur(e). Vous voyez, vaincre le syndrome de l’imposteur n’est pas qu’une question de technique, c’est surtout un travail sur soi. Il s’agit de réorganiser votre état d’esprit pour accepter votre potentiel créatif.
Cultivez la progression
Un des pièges du syndrome de l’imposteur, c’est de se focaliser uniquement sur le résultat final. Vous avez sûrement cette image du « chef-d’œuvre », cette idée que votre roman doit être parfait dès les premières lignes. Mais soyons honnêtes : l’écriture, c’est avant tout un chemin, pas une destination. On dirait une de ces phrases pourries postées sur Facebook, mais je la garde quand même, car elle est fondamentalement vraie.
Le processus d’écriture est une série de brouillons, de retours en arrière, de réécritures. C’est normal !
Et je vais vous dire un secret. Il arrivera un jour où vous douterez un peu de vos romans déjà publiés. Personnellement, je suis fier de ma saga Le Sort de Gaia. J’aimerais bien retrouver mes personnages pour un 5e tome, mais le point final a été mis. Pourtant, je trouve mon écriture un peu jeune désormais. Je débutais et je ferai mieux aujourd’hui et certainement encore mieux demain.
La progression prend alors une autre forme et va plus loin. Vous progresserez également entre chacun de vos romans.
Valorisez vos accomplissements
Vous avez probablement tendance à minimiser vos réussites. Combien de fois avez-vous déjà pensé, « Ce n’était rien », après avoir terminé un chapitre ou une nouvelle ? Ce genre de pensées mine votre confiance. Il est temps de reconnaître vos efforts et de valoriser ce que vous avez accompli, même les petites victoires.
Vous avez terminé un premier jet ? Bravo ! Même s’il est imparfait, c’est un grand pas. Vous avez reçu des retours positifs de vos bêta-lecteurs ? Savourez ce moment. Trop souvent, on oublie de célébrer ces petites réussites qui, en réalité, s’additionnent pour créer un chemin vers de plus grands accomplissements.
Ce processus vous permet prendre conscience de votre évolution en tant qu’écrivain. Chaque mot que vous écrivez vous rapproche de votre objectif.
Détachez-vous de l’opinion des autres
Alors c’est le plus dur ! Surtout dans la société actuelle où le jugement est partout. Tout est noté, évalué et jugé.
Ma première mauvaise critique m’a fait très mal. Pourtant, il ne s’agissait que d’un avis parmi d’autres tous positifs. Mais ça touche profondément, car j’avais mis mes tripes dans ce roman. Puis j’ai réalisé qu’il n’y avait rien de personnel dans cette critique. Le lecteur jugeait le roman avec sa vision. Chacun est libre d’aimer ou non.
J’ai personnellement lu la saga de L’assassin royal de Robin Hobb et j’ai détesté. Alors qu’il s’agit d’un best-seller. Lorsqu’on écrit un genre « populaire », on ne peut pas plaire à tout le monde. C’est d’ailleurs ce qui rend difficile ce genre de roman.
La réalité, c’est que chaque auteur a un parcours unique. Il est impossible et injuste de comparer votre chapitre en cours d’écriture avec le livre publié d’un écrivain qui a des années d’expérience. L’écriture est un art subjectif. Ce qui résonne pour une personne peut ne pas toucher une autre.
Construisez des habitudes pour renforcer la confiance en soi
Pour vraiment vaincre le syndrome de l’imposteur, vous devez mettre en place des habitudes qui vous aideront à gagner en confiance et à ancrer votre pratique de l’écriture dans le quotidien.
Établissez une routine d’écriture régulière
L’un des meilleurs moyens de combattre le syndrome de l’imposteur, c’est d’écrire souvent. Plus vous écrivez, plus vous vous sentirez légitime. Vous savez ce qu’on dit : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Si vous attendez l’inspiration parfaite pour écrire, vous risquez d’attendre longtemps.
Pour éviter cela, créez une routine d’écriture. Décidez d’un moment précis dans la journée où vous allez écrire, que ce soit 10 minutes ou 1 heure. L’important, c’est la régularité.
Fixez-vous des objectifs clairs et atteignables
Au début, écrire un romanpeut sembler insurmontable. La clé, c’est de diviser l’écriture en petites étapes. Fixez-vous des objectifs clairs et réalistes et notez-les dans un carnet ou un tableur Excel. La progression vous motivera.
Commencez par des objectifs simples et atteignables. Par exemple : « Cette semaine, je vais écrire 500 mots » ou « Je finis un chapitre ». C’est assez concret pour que vous puissiez y arriver sans pression excessive. Ensuite, une fois que cet objectif est atteint, vous pouvez l’ajuster et viser plus haut.
L’idée est de décomposer l’immense tâche qu’est l’écriture d’un roman en petites étapes, toutes petites. Chaque objectif atteint est une victoire qui renforce votre confiance.
Entourez-vous d’une communauté bienveillante
Lorsqu’on écrit, on est seul dans sa bulle. L’écriture est une activité de solitaire. Mais cela ne veut pas forcément dire que vous êtes seul(e). D’autres auteurs vivent la même chose que vous en ce moment. S’entourer d’autres écrivains peut donc être un puissant remède contre le syndrome de l’imposteur. Pourquoi ? Parce qu’ils connaissent les mêmes problèmes que vous.
Rejoignez un groupe d’écriture ou trouvez des romanciers avec qui échanger sur vos projets. Partager vos textes, recevoir des retours, et surtout, écouter les difficultés des autres vous aidera à relativiser vos propres doutes. Parfois, un simple encouragement d’un autre auteur peut faire toute la différence.
Ma plus grand motivation est venue du directeur éditorial de chez Glénat qui m’a dit que je n’étais pas fais pour la BD (mon objectif à l’époque), mais pour les romans. Un refus de planches et scénario qui s’est transformée en succès intérieur.
Le syndrome de l’imposteur peut être un véritable frein lorsqu’on débute. le plus gros dangers est qu’il peut nous pousser à abandonner nos projets. Mais rappelez-vous : ces doutes ne vous définissent pas. L’écriture, comme tout art, demande du temps, de la patience et beaucoup de pratique. Personne ne devient un grand écrivain du jour au lendemain. Toute histoire mérite d’être racontée, et vous êtes la seule personne capable de la mettre sur papier.