Logo-Romain-Godest-perso.webp

Romain Godest

Romancier

Comment j’ai écris une trilogie sur commande pour un éditeur ?

Couverture-trilogie-La-legende-de-Kaelig-Morvan.webp
Image de Hello, Romain Godest

Hello, Romain Godest

Romancier passionné, je prends plaisir à partager divers conseils et techniques d'écriture

Catégories

🤞 Ne manquez plus aucun article !

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité

Il y a quelques années, les Éditions Ouest France m’ont contacté pour écrire sur commande une trilogie fantastique. Je vous laisse deviner toutes les émotions qui se sont bousculer dans mon esprit. Pourquoi moi  ? Comment faire ? Quoi écrire  ? Quelle liberté j’aurai ?

Je vous explique ce qui m’a plu et déplu dans cette incroyable aventure.

Comment j’en suis venu à écrire sur commande pour un éditeur ?

Comment tout commença

Alors vous vous demandez certainement comment on en arrive à écrire sur commande. Comment un éditeur reconnu peut-il contacter un jeune auteur pour lui demander d’écrire une trilogie fantastique ?

Bernard Werber dit que pour « réussir » dans l’écriture, il y a 3 facteurs-clés : le travail, le talent et la chance. Il suffit souvent de deux d’entre eux pour réussir. Dans mon cas, je ne sais pas si j’ai du talent, mais une chose est sûre : je travaille dur et j’ai eu de la chance (provoquée, peut-être).

En 2013, j’ai publié le premier tome de ma trilogie Le Sort de Gaia en autoédition. Deux autres tomes suivirent logiquement l’année suivante pour achever la saga. Peu de temps après, alors que j’étais dans la marine nationale, mon commandant a appris ma passion pour l’écriture et m’a demandé si je voulais bien écrire un recueil sur les guetteurs sémaphoriques. Les peintres officiels de la marine devaient réaliser une exposition sur ce même thème.

J’acceptai et me lançai dans l’écriture en recueillant des anecdotes diverses auprès de mes collègues et d’anciens guetteurs à la retraite. Initialement, la Marine devait éditer l’ouvrage, mais tout ne se passa pas comme prévu… Le travail achevé, mon commandant et moi-même trouvâmes dommage de voir tout ce travail échouer si près du but. Je me mis donc en quête d’un éditeur. Je fis des recherches et trouvai un éditeur breton dont la ligne éditoriale correspondait bien au livre. J’appelai donc les Éditions des Montagnes Noires et échangeai avec l’éditeur par téléphone. Quelques jours plus tard, je le rencontrai, il accepta et s’engagea à publier le livre en librairie sous 4 mois, délai extrêmement court que j’avais imposé malgré moi.

Un ancien guetteur avait pour ami d’enfance Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense et ce dernier accepta de réaliser la préface du recueil qu’il m’envoya avant l’impression du livre.

Le livre fut imprimé, diffusé et distribué dans les temps et il put donc bénéficier de la tournée promotionnelle faite par les peintres de la marine sur les sémaphores. Un bon coup de pouce pour les ventes. Je réalisai quelques séances de dédicaces à la Pointe du raz et dans d’autres lieux atypiques. La Presse couvrit l’événement et c’est ainsi que tout commença.

Un bouche-à-oreille chanceux

Je vous ai parlé de chance et c’est le moment.

Un homme, alors bien placé chez Ouest France, lut mon recueil sur les guetteurs sémaphoriques et enchaîna avec Le Sort de Gaia. Il se trouve que les Éditions Ouest France, filiale du journal, avaient pour objectif de se lancer dans le roman fantastique. Vous devinez la suite. Il en parla au directeur éditorial en charge de cette nouvelle mission et ce dernier me contacta pour une rencontre.

Tout alla ensuite très vite. Lui-même avait lu ma saga et l’avait visiblement appréciée. Il me posa ses conditions et voici comment j’en suis venu à écrire sur commande une trilogie. Quelques semaines plus tard, je signai un contrat pour trois tomes avec un à-valoir (avance sur les ventes à venir). Le premier volume devait paraître dans l’année et les deux autres l’année suivante. Trois romans à écrire en un an et demi  !

L’aventure commençait !

Le processus d’écriture sur commande d’une trilogie

Couverture-trilogie-La-legende-de-Kaelig-Morvan.webp

La relation avec l’éditeur

Lorsqu’on écrit sur commande, l’auteur n’est pas libre. J’en avais conscience et ça m’inquiétait un peu. Toutefois, l’éditeur en charge de cette nouvelle collection était très ouvert et me faisait confiance. J’ai réfléchi à une histoire, des personnages et une ambiance. Je ne souhaitais pas proposer de l’heroic fantasy, mais quelque chose de plus personnel. Depuis ma jeunesse, j’étais passionné par les légendes celtes et l’univers du Sidh. J’ai donc proposé une aventure mêlant époque historique (XVIIe) et légendes bretonnes.

Nous avons donc échangé plusieurs fois sur la direction à prendre, sur les personnages et l’intrigue. L’éditeur m’apporta ses remarques, ou plutôt ses conseils, et me laissa au final presque carte blanche. L’unique consigne était la longueur de chaque tome. Je devais écrire 300 000 signes (+/- 10 000) pour chaque roman. Cette contrainte fut la plus difficile à suivre, car mon premier, roman faisait 800 000 signes. Je devais donc aller à l’essentiel. Avec le recul, j’aurais souhaité développer davantage la psychologie de mes personnages et c’est mon unique regret dans cette formidable aventure.

L’écriture du roman

Comme je l’ai expliqué, le plus difficile fut de suivre la limite de 300 000 signes. Si vous avez déjà écrit un roman, vous savez que c’est assez court, surtout pour ce genre littéraire.

J’avais un univers fantasmagorique en tête, peuplé de créatures légendaires, et je me suis donc lancé dans la création des personnages. Je savais que je voulais une relation père/fille. Ce serait la base de mon intrigue. Ainsi sont nés Kaelig et Aela Morvan.

Pour l’inspiration, je me suis rendu dans divers endroits en Bretagne. Je les connaissais déjà bien et voulais m’en imprégner davantage. L’un d’eux me tenait particulièrement à coeur : le manoir de Kerandraou. Il serait le lieu de vie de mes héros. Je pris donc contact avec les propriétaires qui acceptèrent de me faire visiter le manoir. Ils m’expliquèrent en détail les histoires liées au lieu et me permirent même de visiter des pièces non ouvertes au public habituellement. Un vrai régal !

Pour la suite, je vous passe tout le processus d’écriture. Vous trouverez suffisamment d’articles sur le sujet sur mon blog.

Tout le service d’une grande maison d’édition

Les Éditions Ouest France sont la plus grande maison d’édition de province. J’ai donc bénéficié de toute une équipe de professionnels. Les correcteurs me proposèrent quelques améliorations ciblées et traquèrent les coquilles que laissent toujours les auteurs. Les maquettistes acceptèrent mes idées pour la mise en page et vint enfin la couverture. J’avais demandé à l’éditeur d’engager Brucero, un illustrateur celtique extrêmement talentueux.

Brucero m’accueillit chez lui et nous échangeâmes longuement sur l’histoire et les personnages pendant qu’il griffonnait des esquisses. La couverture prenait vie sous mes yeux. Le résultat fut bien au-dessus de mes espérances. Il offrit 3 magnifiques couvertures à ma trilogie.

Pour information, j’ai depuis récupéré les droits d’auteur sur la trilogie et l’ai republiée sous le nom AELA.

Une fois les romans achevés, il se passe quoi ?

La promotion du livre

Lorsque les romans furent publiés, la machine des Éditions Ouest France s’est mise en marche avec une disponibilité dans de nombreuses librairies françaises. Un peu difficile de rester dans son rôle d’auteur quand on est avant tout un lecteur passionné. 😁

Pour la promotion, je me rendis dans plusieurs salons dont le salon du livre à Rennes et le salon du livre en Bretagne à Vannes où je pus dédicacer en compagnie de Bernard Werber et d’autres prestigieux romanciers. J’étais un peu l’auteur « groupie » du salon lorsqu’on nous emmena tous manger sur l’île aux moines le soir.

Pour promouvoir les deux premiers tomes, l’éditeur me fit tourner 2 podcasts avec une équipe de professionnels. Encore une formidable expérience !

Le réseau, toujours le réseau !

Brucero et moi sommes devenus amis et il me fit entrer dans cercle restreint du centre de l’imaginaire arthurien pour une séance de dédicace…aux côtés d’olivier Ledroit, le dessinateur entre autres des Chroniques de la lune noire. Un peu intimidant d’être à côté d’un homme qui a certainement vendu plusieurs centaines de milliers de bd.

J’y rencontrai également Pascal Lamour, un auteur, véritable druide breton et pharmacologue, que j’ai ensuite mis en relation avec les Éditions Ouest France. Il a publié 4 ouvrages chez eux à ce jour.

Vous comprenez donc que le réseau est essentiel dans l’univers littéraire.

Après quelques années, j’ai pris du recul sur cette aventure et l’écriture sur commande. J’en garde un excellent souvenir, notamment grâce aux équipes des Éditions Ouest France. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire et à suivre mes personnages. Je suis toutefois un peu frustré de n’avoir pas pu développer davantage l’histoire et mes protagonistes. La trilogie a été bien accueillie, donc je pense que c’est encore une frustration permanente d’auteur.

Et vous ? Pourriez-vous écrire sur commande ?

🤞 Ne manquez plus aucun article !

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité

Laisser un commentaire

Pin It on Pinterest