J’ai la chance de vivre de l’écriture.
Je ne dis pas que les droits d’auteur de mes romans me suffisent à vivre. En réalité, plusieurs métiers de l’écriture me permettent de remplir le frigo. Oubliez donc deux minutes l’image du romancier solitaire dans son grenier. Quelques élus parviennent à gagner un salaire suffisant uniquement en écrivant des livres, mais ils demeurent rares. Pour les autres, il faut être plus inventif et cumuler les casquettes.
Toutefois, à l’ère de l’IA créative, il est légitime de se demander s’il est encore possible de vivre de sa plume. ChatGPT fait bien le job, mais soyons honnêtes, l’intervention d’un véritable être humain est nécessaire. Et je pense que ça durera. J’ai aussi eu l’occasion de lire un roman écrit en grande partie avec ChatGPT et c’est clairement n’importe quoi. Aucune âme. Aucune cohérence.
Écrire pour gagner sa vie est donc non seulement possible, mais c’est aussi une aventure riche, diversifiée et accessible à ceux qui osent s’y engager pleinement. Oui ! Pleinement ! Ça demande des efforts considérables, mais il faut savoir ce qu’on veut.
Je vous propose donc un petit tour des métiers de l’écriture. Personnellement, ma vie professionnelle est partagée avec 6 d’entre eux.
1. Métiers de l’écriture : romancier/romancière
Si vous suivez mon blog, c’est certainement ce métier-là qui vous fait rêver le plus. C’est aussi mon cas et il occupe actuellement 20% de mon temps. Mais pas 20% de mes revenus. Désolé de jouer les trouble-fêtes, mais c’est une réalité. L’écriture de roman demeure un plaisir et ne fait pas partie des métiers de l’écriture les plus lucratifs pour la plupart d’entre nous.
Je suis romancier depuis plus de vingt ans. J’ai vu passer des modes, des genres, des tendances. je ne joue pas les vieux briscards, mais on voit émerger des courants tous les cinq ans : vampires amoureux, érotisme en fantasy, dystopie pour ados…Quel que soit le genre, une chose reste : le plaisir d’écrire et de raconter des histoires.
Si vous souhaitez vivre de votre plume, gardez l’écriture de roman comme une passion et non comme un métier. Si un jour la chance vous sourit, vous pourrez peut-être ne faire que ça. En attendant, les autres métiers de l’écriture que je vous présente ci-dessous seront plus lucratifs.
2. Rédacteur web : maîtriser l’art de l’écriture utile et visible
Si vous aimez écrire et organiser vos idées, la rédaction web est peut-être la bonne voie pour vous. Personnellement, je suis un maniaque de l’organisation. C’est pour cette raison que je réalise toujours un plan détaillé lorsque j’écris un roman.
J’ai commencé la rédaction web en écrivant mes propres articles de blog il y a plus de quinze ans. J’en ai tenu trois ou quatre différents. Il s’agissait avant tout de l’envie de partager. Puis j’ai décidé de mettre cette capacité au service des entreprises. Il fallait donc écrire pour les humains, mais penser au moteur de recherche. J’ai donc passé une certification de rédacteur web spécialisé en référencement SEO.
Le rôle du rédacteur web, c’est d’informer, de guider, de convaincre. Vous devez écrire vite, bien, et souvent sur des sujets variés. Et vous devez rester clair, précis et fluide. Je vous conseille toutefois de rester dans votre zone de confort et d’écrire sur des sujets qui vous parlent. Cela vous permettra de vous spécialiser dans plusieurs domaines et d’être alors plus légitime. Personnellement, mes expériences passées m’ont permis d’écrire avec justesse sur des sujets liés à la mer et l’artisanat.
Cette activité occupe environ 30% de mon temps libre et c’est clairement la plus lucrative.
Voici les bases à maîtriser pour devenir rédacteur web :
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Hiérarchiser vos idées : titre, sous-titres, paragraphes courts.
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Utiliser les bons mots-clés et apprendre à les cibler efficacement.
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Aller à l’essentiel sans sacrifier le style.
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Écrire pour capter l’attention dès la première ligne.
Vous travaillez souvent en freelance pour des clients professionnels. Les clients sont partout : agences, entrepreneurs, e-commerçants. Vous gérez vos projets, vos délais et vos tarifs. Vous écrivez le matin, corrigez l’après-midi, livrez le soir. Ça bouge, ça motive, ça apprend.
Mon conseil : travaillez si vous le pouvez avec quelques contrats annuels. C’est trop précaire de livrer uniquement des articles en one-shot et vous vous épuiserez. Oubliez aussi les plateformes de mise en relation. Vous gagnerez des clopes en étant mis en concurrence avec des rédacteurs étrangers qui demandent 5€ pour un article.
3. Métiers de l’écriture : journaliste pour informer sur la réalité
Vous aimez creuser un sujet, poser des questions, chercher la vérité ? Oui…bon…la vérité est un peu altérée ces derniers temps avec les médias, mais vous pouvez justement renverser la tendance 😅. Parmi les métiers de l’écriture, le journalisme est un de ceux qui demande le plus d’énergie, du recul et un bon sens de la synthèse. J’ai fait mes premières piges dans un journal local, puis j’ai appris à aller sur le terrain, écouter et raconter.
Le journaliste ne fait pas que rapporter des faits. Il trie l’info, vérifie, hiérarchise. Il donne du sens.
Il existe plusieurs types de journalisme :
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La presse écrite, plus posée, plus analytique.
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La radio ou la télé, plus spontanée.
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Le web, plus rapide et interactif.
- Le journalisme pour les entreprises
Pour ma part, c’est une fois encore pour les entreprises que j’ai travaillé. De nombreuses TPE et PME ont des journaux d’entreprise qu’ils impriment une fois par an pour leurs fournisseurs et collaborateurs. Mon rôle est alors d’interviewer certains salariés et de rédiger des articles et compte-rendus ciblés. L’idée est de raconter l’histoire de l’entreprise et ses dernières activités.
La carte de presse n’est pas obligatoire pour travailler avec les entreprises ou pour devenir correspondant local de Presse.
Conseil : formez-vous à Adobe Indesign ou Affinity Publisher pour réaliser des mises en page professionnelles des supports à imprimer.
4. Traductrice : le lien entre les peuples
Bon ! Ce n’est clairement pas mon domaine, mais j’ai déjà fait appel à des traductrices pour mes clients. Certains d’entre eux souhaitaient un journal d’entreprise traduit en anglais pour leurs collaborateurs étrangers.
Alors traduire, ce n’est pas remplacer un mot par un autre. C’est retrouver le bon ton, la bonne intention. C’est faire passer un message d’une langue à une autre, sans le déformer. Et ça demande bien plus que de parler anglais ou espagnol.
J’ai collaboré avec plusieurs traductrices littéraires. Elles lisaient, relisaient, reformulaient. Il ne suffit pas de placer le texte dans ChatGPT et d’attendre. Le sens réel du message doit être compris et passé.
Vous pouvez traduire des romans, bien sûr. Mais aussi :
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Des sites web.
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Des documents techniques.
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Des sous-titres de films.
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Des campagnes publicitaires.
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Des articles de presse.
Certains projets sont courts, d’autres très longs. Vous devez vous organiser, gérer les délais, facturer. La majorité travaille en freelance, parfois via des agences. Parmi les métiers de l’écriture, c’est peut-être le moins accessible, car il ne nécessite pas seulement de bien écrire. Se former est beaucoup plus long.
Une fois encore, je vous conseille de vous spécialiser dans certains domaines : l’industrie, la mode, le tourisme…
5. Métiers de l’écriture : correctrice
Vous remarquez tout de suite une faute ? Une virgule mal placée vous gêne ? Être correctrice, c’est relire, corriger, ajuster, sans jamais écraser le style de l’auteur. Là encore, les IA viennent chambouler tout ça, mais l’humain demeure encore aux commandes. Pour les textes courts, je crains malheureusement que chatGPT est capable de faire une bonne partie du travail. Mais encore faut-il lui donner les bons prompts et pas seulement lui ordonner de corriger les fautes d’orthographe.
J’ai travaillé avec des correctrices incroyables aux Éditions Ouest France. Elles voyaient ce que je ne voyais plus. Elles traquaient les fautes, les incohérences, les oublis. Elles faisaient briller le texte, sans le déformer. Concrètement, elles savaient parfois (je dis bien parfois) reformuler certaines tournures de mes romans.
En tant que correctrice, vous intervenez souvent à la fin du processus. Quand l’auteur a terminé. Quand le texte est déjà structuré. Vous venez peaufiner, harmoniser, clarifier. Des métiers de l’écriture, c’est peut-être le plus ingrat, car vous travaillez dans l’ombre et laissez la gloire aux autres.
Il existe plusieurs types de correction :
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La relecture simple : fautes d’orthographe, grammaire, ponctuation.
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La réécriture légère : reformuler des phrases maladroites.
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La préparation de copie : respecter la charte éditoriale, les règles typographiques.
Vous pouvez corriger des romans, des articles, des thèses, des sites web. Vous travaillez seule, concentrée, mot après mot.
Ce métier demande beaucoup de rigueur et de patience. Si vous avez déjà achevé un roman et êtes passé par là, vous savez à quel point c’est un exercice difficile.
6. Scénariste : inventer des histoires pour l’écran
De tous les métiers de l’écriture, c’est peut-être celui que j’aurais rêvé d’exercer. Écrire un scénario, ce n’est pas comme écrire un roman. Vous devez penser en images, en actions, en rythme. Lorsque j’écris un roman, c’est toujours ce que je fais. C’est pourquoi j’ai souvent eu en retour que mes lecteurs parvenaient à visualiser facilement. Petite satisfaction lorsqu’on reçoit aussi un commentaire négatif. 😁
En tant que scénariste, vous pouvez écrire pour :
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Des dessins animés.
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Des séries.
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Des films.
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Des jeux vidéo.
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Des documentaires.
Vous créez des dialogues, vous structurez des intrigues, vous construisez des personnages. Vous collaborez avec des réalisateurs, des producteurs, parfois des illustrateurs.
C’est clairement le moins accessible des métiers de l’écriture, car il demande, en plus des études, un sacré réseau. J’ai eu l’occasion de collaborer une fois avec une boîte de production et c’est un univers à part. Ce monde est toutefois réellement fascinant.
7. Rédacteur en storytelling et copywriting : convaincre avec les bons mots
Lorsqu’on est romancier et rédacteur web, ces métiers de l’écriture sont presque une évidence. On est naturellement formé (à force de travail) à raconter des histoire et à convaincre. Le tout est de réussir à adapter sa plume aux entreprises, car elles seront vos principaux clients.
Le storytelling, c’est l’art de raconter des histoires.
Le copywriting, c’est l’art d’écrire pour convaincre.
Dans ce métier, vous écrivez donc la plupart du temps pour des entreprises. Vous leur donnez une voix. Vous créez une connexion entre la marque et le lecteur. Votre mission : comprendre les besoins, structurer un message, et surtout, captiver.
Les formes varient :
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Emails marketing.
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Pages de vente.
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Textes pour réseaux sociaux.
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Présentations d’entreprise.
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Scénarios de vidéos.
Vous devez écrire vite, ajuster selon le ton du client et de sa cible, tester ce qui fonctionne.
Commencez par lire des bons textes publicitaires. Je vous invite également à vous procurer des ouvrages comme L’art du storytelling de Guillaume Lamarre.
8. Animateur d’ateliers d’écriture
Animer des ateliers d’écriture est un des métiers de l’écriture vraiment à part. En effet, il nécessite un bon contact et une excellente pédagogie. Plus encore, il faudra vous mettre au niveau de votre public, qu’il s’agisse de romancier sen herbe, d’enfants ou d’adultes souhaitant simplement écrire pour se changer les idées.
Ce métier vous permet d’écrire, tout en faisant écrire les autres. Vous créez un espace bienveillant où les mots prennent forme. Il faut une âme de formateur.
J’ai animé mon premier atelier dans une classe de 5e pour des enfants pendant les TAP qui ont aujourd’hui disparus. Les TAP, pas les enfants 😅 ! J’avais demandé aux élèves d’imaginer un personnage sans aucune contrainte ou limite. C’était assez fascinant de voir comment les barrières s’effacent facilement lorsqu’on est enfant. Ils m’ont créé toutes sortes de créatures fantasmagoriques. C’était fascinant.
En tant qu’animateur, vous imaginez des exercices, proposez des contraintes, déclenchez l’inspiration. Vous aidez les participants à oser. Vous accompagnez sans juger.
Vous pouvez organiser des ateliers :
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En milieu scolaire.
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En médiathèque.
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En ligne.
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En entreprise.
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Pour des associations.
Chaque groupe est différent. Vous devrez donc vous adapter.
9. Coach d’écriture : accompagner les auteurs dans leur projet
Ce métier de coach d’écriture, je l’ai fait il y a quelques années bénévolement. J’accompagnai les auteurs en herbes en leur donnant des conseils sur la création de leurs personnages ou sur leur intrigue. J’ai finalement arrêté par manque de gratitude. Lorsque c’est gratuit, ça n’a pas de valeur. C’est ce que j’ai malheureusement compris avec l’expérience.
Bien qu’aujourd’hui je partage gratuitement mes conseils et astuces sur ce blog, je ne vous cache pas que j’ai aussi pour objectif de vendre davantage de romans et guides d’écriture.
Vous aimez écouter, conseiller, aider les autres à structurer leurs idées ? Le coaching d’écriture peut peut-être vous correspondre. Ce métier demande une vraie présence, une capacité à lire, à guider, à encourager.
J’ai accompagné plusieurs auteurs dans l’écriture de leur premier roman. Certains doutaient, bloquaient, procrastinaient. D’autres avaient mille idées, mais aucune structure. Mon rôle : poser des questions, débloquer, organiser, stimuler.
En tant que coach, vous n’écrivez pas à la place de l’auteur. Il faut que ça soit très clair dans votre esprit, car on peut vite se laisser prendre au jeu en imposant inconsciemment son style personnel.
Un coach peut intervenir à plusieurs niveaux :
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Début de projet (clarifier l’idée, poser les bases).
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En cours d’écriture (suivi régulier, feedback).
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Fin de projet (relecture globale, remobilisation).
Vous devez savoir écouter, reformuler, rassurer, conseiller. C’est un travail très humain, souvent sur plusieurs mois. Si vous décidez d’en faire votre métier, vous devrez également apprendre « sentir » vos clients. Vous ne pourrez pas aider tout le monde, car il s’agit de missions très particulières. Dernièrement, j’ai refusé une mission pour un potentiel client qui souhaitait que je l’aide à écrire un livre lié à son métier. Le problème : je n’aimais pas trop sa démarche. Si vous pratiquez le métier de coach d’écriture, vous devrez aussi apprendre à dire non, car ce n’est pas rendre service au client si vous ne le « sentez » pas. Votre accompagnement en serait impacté.
10. Biographe : écrire la vie des autres avec justesse
Ce dernier métier est là encore très différent des autres. J’ai reçu une fois une demande pour accompagner une personne dans sa biographie et j’ai décliné, car je n’avais pas les compétences. Bien qu’il s’agisse de raconter une histoire, il n’y a aucune place pour l’à-peu-près. Vous devez respecter la vérité et l’enrober pour le rendre attrayante. Il ne s’agit pas de mentir, mais de raconter avec panache.
De plus, vous devez aimer écouter, creuser, retranscrire les souvenirs. Ce métier demande du tact, de l’attention et une vraie qualité d’écoute. Vous transformez des souvenirs en récits clairs et vivants. Et il faudra vous impliquer pleinement pour comprendre la personne dont vous racontez l’histoire. Cette implication et cette immersion dans la vie d’un inconnu est vraiment particulière. Selon le sujet, il faudra pouvoir encaisser. Imaginez que vous deviez raconter l’histoire d’un immigré ayant fui la guerre ou d’une personne ayant subi un viol. Vous devrez pouvoir comprendre tout en restant détaché.
Vous pouvez écrire pour :
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Des particuliers qui veulent transmettre leur histoire.
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Des familles qui souhaitent honorer un proche.
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Des professionnels qui veulent raconter leur parcours.
Vous devrez aussi apprendre à ne pas juger. C’est pour cette raison qu’il faut adhérer un minimum à la démarche de votre client. Ce métier demande du temps, de l’écoute, de la rigueur. Le plus : c’est un cadeau précieux que vous faites à une personne. Même si elle doit payer ! 😁
Tous ces métiers de l’écriture ont un point commun : l’amour des mots. Certains demandent de la régularité, d’autres de l’imagination ou un vrai sens du contact. À vous de voir lesquels sont faits pour vous.
Vous voyez donc qu’il est possible de vivre de sa plume. Il suffit d’accepter de diversifier ses écrits et ses missions. Si vous y parvenez, cela vous laissera du temps pour l’écriture de roman. Et si tel est votre objectif, découvrez mes 42 techniques pour écrire un livre.