Participer à un salon du livre est souvent un moment-clé dans la vie d’un auteur. Je me souviens de mon premier salon à Pleubian près de chez moi et des 3 romans que j’avais vendus ce jour-là. Et oui ! Seulement 3, car je n’étais pas bien préparé. Quelle que soit votre expérience de romancier, ces événements sont des occasions précieuses de rencontrer vos lecteurs, d’échanger avec d’autres auteurs et de donner de la visibilité à vos œuvres.

Mais comment se démarquer au milieu de dizaines, voire de centaines de stands ? Comment capter l’attention des visiteurs qui déambulent parmi une multitude d’ouvrages et d’exposants ?

La réussite d’un salon du livre ne tient pas à la qualité de votre roman. Ça, les lecteurs le découvriront par la suite. Elle repose essentiellement sur la préparation minutieuse de votre participation, sur la capacité à créer un espace accueillant et professionnel, et sur votre talent à engager la conversation avec des lecteurs potentiels.

Voyons ça ensemble !

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Préparer son salon du livre en amont

Choisir le bon salon du livre et bien connaître son public

Avant de foncer tête baissée, prenez un moment pour bien choisir votre salon. Croyez-moi, j’ai réalisé des petits salons de province et quelques gros salons régionaux. J’ai alors compris que tous les événements ne se valent pas. Je vous parle ici de la nature des visiteurs et non des organisateurs. Même s’il est vrai qu’il y aurait aussi à redire sur l’accueil réservé par certains salons.

Posez-vous d’abord la question  : à qui parle votre livre ? Si vous écrivez de la fantasy, mieux vaut viser un salon qui attire les amateurs du genre. Un roman feel-good trouvera davantage sa place dans un salon généraliste ou familial. Certains salons littéraires sont orientés polar régional et d’autres jeunesse.

Renseignez-vous ensuite sur l’ambiance et le public attendu. Est-ce un salon où les visiteurs viennent acheter ou juste flâner ? Y a-t-il beaucoup de familles ou plutôt des lecteurs chevronnés ? Cela change tout dans la manière de présenter vos livres. Certains salons ont des entrées payantes ce qui implique que les lecteurs ne sont pas de simples visiteurs.

Petit conseil d’ami : regardez aussi la concurrence. Qui sera là ? Des auteurs autopubliés ? Des stars du livre ? Des stands d’éditeurs ? Connaître votre environnement vous aidera à affiner votre approche et à mieux raconter votre livre. Plus vous serez préparé, plus vous vous sentirez à l’aise lors de ce salon du livre.

Anticiper la logistique et gérer son matériel

Je vous le dis tout de suite : rien ne gâche plus un salon du livre qu’un oubli de dernière minute. Comme pour écrire votre roman, il faut penser aux moindres détails.

Commencez par réserver votre emplacement tôt si vous êtes en autoédition. Attention ! Vous ne pourrez pas choisir votre emplacement. Si vous avez un éditeur, c’est son boulot. C’est aussi à lui de s’assurer que vous aurez une bonne place. Et la place joue un rôle essentiel sur lequel vous n’avez pas vraiment la main.

Puis, pensez à votre stock de livres (toujours en autoédition). Combien prévoir ? Ça dépend. En général, pour un salon de taille moyenne, j’emmène une vingtaine exemplaires de chaque roman. Un peu plus pour une suite qui vient de sortir. Préférez en avoir trop que pas assez !

Côté matériel, voici ma checklist  :

• Une nappe pour habiller la table. Primordial !
• Des présentoirs ou chevalets pour mettre vos livres en valeur.
• Un roll-up qui présente une trilogie ou met en avant votre roman fétiche.
• Un lecteur de carte bancaire ou suffisamment de monnaie. Il existe des petits terminaux portables à connecter au smartphone pour accepter le paiement électronique.
• Des marque-pages, flyers  et cartes de visite à distribuer. Pour capter les lecteurs dans leur « promenade »
• Un stylo de qualité pour les dédicaces (et 157 de secours au cas où !😁)

Anticiper tout cela vous évitera de courir partout la veille du salon.

Peaufiner sa stratégie de communication en amont du salon du livre

Un salon du livre, ça commence bien avant le jour J. Vos lecteurs doivent savoir que vous serez là ! Annoncez-le haut et fort. Sur vos réseaux sociaux, votre site, votre newsletter : faites parler de vous.

Mais attention, ne vous contentez pas d’un simple « Je serai à tel salon du livre samedi ». Soyez créatif. Partagez des visuels, montrez votre préparation, créez du teasing autour de votre stand ou de vos nouveautés.

Et surtout, travaillez le pitch de votre roman. Vous devez pouvoir le présenter en 30 secondes chrono. Pas question d’hésiter ou de partir dans tous les sens devant un visiteur. Soyez clair, direct, passionné. Trouvez l’essence de votre histoire, ce petit truc qui accroche tout de suite. Une solution simple en 3 points  : poser le contexte, parlez de l’intrigue avec les personnages et évoquez les thèmes abordés. 10 secondes pour chaque !

Croyez-moi, cette étape fait toute la différence. Le salon, c’est un marathon, c’est éreintant. Mieux vous préparerez votre communication, plus vous attirerez l’œil… et les curieux sur votre stand.

Créer un stand qui attire l’œil pour votre salon du livre

Soigner l’esthétique de son stand

Je vais vous dévoiler un secret : un stand bien présenté fait la moitié du travail. C’est ce que j’ai compris après mon 1er salon et mes 3 livres vendus. L’année suivante, sur ce même salon du livre, j’ai vendu environ 30 romans, car mon stand avant radicalement changé.

Le regard, c’est votre première accroche. Vous devez captiver l’œil avant de séduire par vos mots. Mettez vos livres en valeur. Ne les laissez jamais à plat sur la table. Utilisez des présentoirs ou un chevalet. Donnez-leur de la hauteur en les plaçant sur votre stock mis en évidence. Rendez-les visibles même de loin. Une masse de livre implique inconsciemment que l’auteur va en vendre beaucoup. c’est subliminal.

Pensez aussi à l’harmonie. Votre stand doit refléter votre univers. Écrivez de la romance ? Optez pour des tons doux et chaleureux. Un thriller ? Préférez un décor plus épuré, plus sombre. De la fantasy ? une nappe pourpre ou verte avec des objets en bois.

Mais attention, restez lisible. Trop de déco tue la déco. Votre table doit respirer. Laissez de l’espace entre chaque élément.

Miser sur une ambiance chaleureuse et professionnelle

Alors soyons clair ! Personne n’a envie de s’arrêter à un stand où l’auteur fait la tête. Le sourire est votre arme la plus puissante.

Adoptez une attitude ouverte. Soyez prêt à discuter. Même avec ceux qui semblent juste passer. Votre posture parle avant vos mots. Habillez-vous également en cohérence avec votre image. Restez simple mais soigné. Vous êtes là pour représenter votre livre, votre univers.

Évitez également de glander sur votre smartphone comme c’est parfois le cas lors de salon. C’est vraiment perdre son temps et occuper la place d’un autre. Si vous avez des moments de solitude – et il y en aura – prévoyez un carnet pour prendre des notes sur vos futurs écrits. Ça passe le temps.

Prévoir des bonus et supports pour séduire

Vous voulez que les visiteurs repartent avec plus qu’un livre ? Offrez-leur des petits plus ! Croyez-moi, ça fait la différence. Beaucoup d’auteurs l’oublient et pourtant…

Voici ce que je prépare selon le cas avant un salon du livre :

• Des marque-pages illustrés (les gens adorent ça)
• Des extraits gratuits à feuilleter ou à emporter
• Des stickers ou goodies liés à l’univers du roman
• Un livre en libre feuilletage sur le bord du stand
• Une offre spéciale salon : réduction ou pack livre + goodies. Je l’ai souvent fait pour mes sagas en offrant une réduction sur la collection.

Ces petits détails marquent les esprits. Un visiteur hésite ? Un marque-page offert peut l’inciter à revenir. Un extrait gratuit peut déclencher l’achat plus tard.

Petite astuce supplémentaire : un bol de bonbons. Les enfants attireront naturellement les parents. 😉

Attirer et engager les visiteurs le jour J

Aller à la rencontre des visiteurs sans forcer

Je vais être direct : restez derrière votre stand sans bouger ne sert à rien. Je le faisais au départ et c’est un ami illustrateur, Brucero, qui m’a expliqué que tant qu’à être là, autant jouer le jeu à fond. Il est d’ailleurs assez hallucinant sur un salon. Votre énergie doit circuler. Vous êtes là pour créer des échanges.

Soyez attentif à ceux qui s’approchent. Cherchez le contact avec naturel. Un sourire franc, une question simple : « Vous aimez la fanatsy ? ». « Vous aimez le mystère ? » Voilà comment ouvrir la porte. Mais ne forcez jamais. Écoutez, observez, adaptez-vous. Certains visiteurs veulent juste flâner, d’autres attendent qu’on leur parle. Apprenez à décoder ces signaux.

Savoir raconter son livre et son histoire d’auteur

Votre livre ne se vendra pas tout seul. Vous devez savoir le présenter avec enthousiasme. Racontez sa genèse, ses personnages, l’univers que vous avez imaginé. Je vous conseille de préparer plusieurs versions de votre discours. Pourquoi ? Parce que chaque lecteur est différent.

Face à un jeune lecteur, simplifiez. Face à un passionné du genre, approfondissez.

Et surtout, parlez aussi de vous. Les visiteurs adorent connaître les coulisses. Expliquez pourquoi vous avez écrit ce roman. Partagez vos doutes, vos réussites, vos anecdotes, votre méthode…

Plus vous serez vrai, plus vous toucherez les gens. Je l’ai appris avec l’expérience : le storytelling fait toute la différence. On n’achète pas seulement un livre, on soutient un auteur qu’on a apprécié. Lors de certains salons du livre, les lecteurs étaient surpris d’apprendre que j’étais un élève médiocre en français. Ça intrigue.

Tirer parti du réseau et des opportunités

Un salon du livre, ce n’est pas juste des ventes. C’est aussi un lieu pour tisser des liens.

Je vous conseille de profiter de chaque pause pour échanger avec les autres auteurs. Vous pourriez rencontrer des écrivains inspirants, des libraires intéressés ou des éditeurs curieux. Le réseautage est vraiment capital dans le monde littéraire. Un peu trop parfois….

Voici ce que je fais à chaque salon :

• Je discute avec mes voisins de stand
• Je participe aux animations ou conférences proposées
• Je distribue mes cartes de visite aux contacts clés
• Je collecte des mails pour enrichir ma liste d’envoi
• Je note les salons où l’expérience a été positive. Ce point est vraiment important.

Ça peut aussi être l’occasion de faire des rencontres mémorables. J’ai ainsi pu échanger, d’auteur à auteur, avec Bernard Werber, Olivier Ledroit, Paul Watson et bien d’autres lors des moments de flottement. Ce sont des souvenirs incroyables. Pour moi en tous cas ! 😅

Restez ouvert. Les plus belles collaborations naissent parfois d’une simple conversation. Chaque rencontre peut devenir une opportunité.

Et surtout, pensez à relancer vos contacts après l’événement. C’est souvent après le salon que tout commence vraiment.

Participer à un salon du livre, c’est bien plus qu’une simple séance de dédicace. C’est un vrai moment de partage, d’apprentissage et de belles surprises. En prenant le temps de bien vous préparer, d’imaginer un stand accueillant et de créer du lien avec vos visiteurs, vous maximisez vos chances de vivre une expérience mémorable.

Ultime conseil : si vous avez le temps et les capacités, posez une tablette et proposez un book trailer aux visiteurs. Impact garanti !